21 juillet 2009
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10:40
Voilà un livre qui n'a pas eu le temps de passer par ma PAL.
En vacances chez mes tantes dans un petit coin de paradis, j'ai toujours le terrible réflexe de parcourir les bibliothèques. Et si ma valise est déjà lourde des quelques livres amputés à ma gigantesque PAL, j'ai beaucoup de mal à résister à l'appel des bibliothèques familiales et des nouveaux livres qui me narguent sans vergogne. Voilà donc l'heureux élu du jour.
En vacances chez mes tantes dans un petit coin de paradis, j'ai toujours le terrible réflexe de parcourir les bibliothèques. Et si ma valise est déjà lourde des quelques livres amputés à ma gigantesque PAL, j'ai beaucoup de mal à résister à l'appel des bibliothèques familiales et des nouveaux livres qui me narguent sans vergogne. Voilà donc l'heureux élu du jour.
Mon dernier cheveu noir (avec quelques conseils aux anciens jeunes) de Jean Louis Fournier est un livre qui vous prendra tout au plus une heure et demie de votre temps, un moment très agréable à passer.
Pas de chapitres dans ce livre, chaque moment de réflexion est ponctué de petits aphorismes sur la vieillesse.
"Moins on a de souffle, plus on a de bougies à souffler soupire le centenaire."
" Consultez votre médecin avec modération. Sachez qu'à force de chercher, il va bien finir par vous trouver quelque chose. "
" Passé un certain âge, utilisez le présent de préférence au futur qui n'est pas sûr. "
"Vieillir s'écrit avec deux ailes."
Jean-Louis, 60 ans, prend conscience du temps qui passe, des "dommages" de la vieillesse infligés au corps, et pose son regard, non dépourvu d'humour, sur l'homme qu'il est devenu.
En quelques pages, le ton et l'esprit du livre sont donnés. En se cachant derrière des remarques très drôles , l'ironie et le cynisme, l'auteur se livre et nous confie ses angoisses. Mort, maladie, vieillesse, rêves, désillusions, retour sur l'homme qu'il était, toutes ces thématiques sont évoquées avec beaucoup de finesse et de jeux de mots.
Sans s'apitoyer sur son sort, l'auteur à travers ses peurs, ses doutes, nous livre un véritable hommage à la vie, une invitation au célèbre CARPE DIEM.
Ce qui m'a touchée dans ce livre est je pense la capacité de l'auteur à nous faire rire en quelques lignes sur des sujets qui finiront par tous nous concerner, puis à nous émouvoir quelques lignes plus tard, tant certains faits énoncés sont touchants et d'une vérité profonde et assassine.
Ce livre a l'avantage de pouvoir nous toucher, à différents niveaux et ce , quel que soit notre âge... Il est passé de main en main en quelques jours ici, et toutes les personnes (de 20 à 75ans) qui ont lu ce livre ont été séduites. J'ai aimé entendre rire ma grand-mère, voir sourire ma mère et entendre mon père (un non lecteur qui s'assume) relever des phrases ou des passages qui l'ont interpellé. Nous n'avons cessé d'échanger nos impressions de lecture et ce fut un beau moment de partage autour d'un livre qui a su trouver son public.
J'ai particulièrement aimé deux passages, celui de la photographie et du toboggan. Je vous en laisse ici quelques lignes...
" J'ai retrouvé la photo du petit morveux que j'étais il y a cinquante ans. Je le regarde. Il me regarde aussi. Dans ses yeux il y a de l'arrogance. Peut-être qu'il ne se reconnaît pas, qu'il me prend pour un étranger. Ou alors pire, il a honte. Tu as honte de moi ?
Regarde-moi bien p'tit con, tu sais pourquoi je suis dans cet état là ?
Tu vois mes dents foutues ? C'est à cause de tous les bonbons que t'as bouffés.
Tu vois mon nez rouge ? C'est à cause des cuites que t'as prises tous les vendredis soir depuis que tu as quinze ans.
Si je tousse, si j'ai les doigts jaunes, c'est à cause de toutes les cigarettes que t'as fumées en douce dans les chiottes.
Ne réponds pas "T'avais qu'à pas continuer", je te fous ma main sur la figure."
" Quand on est petit, on adore les toboggans. Comme les marches sont trop hautes, on n'est pas capable d'atteindre le haut du toboggan tout seul, on pleure pour qu'on nous y monte. [...] Quand on grandit, on monte tout seul en haut du toboggan, on descend des centaines de fois sans lassitude. Cinquante ans plus tard je suis arrivé en haut du toboggan, beaucoup plus haut celui-là. Cette fois, je n'ai plus trop envie de me laisser glisser. J'aime mieux ne pas imaginer la descente, j'ai la trouille de partir les pieds devant. Je ne devrais pas. Peut-être que mes parents, descendus avant moi, m'attendent en bas. "
Et puis, pour les plus curieux, je vous laisse le soin d'apprécier la rencontre avec Alice, la scène du mariage de sa fille, les "Derniers conseils avant de s'envoler"...
Un très bon moment de lecture à partager...
"Moins on a de souffle, plus on a de bougies à souffler soupire le centenaire."
" Consultez votre médecin avec modération. Sachez qu'à force de chercher, il va bien finir par vous trouver quelque chose. "
" Passé un certain âge, utilisez le présent de préférence au futur qui n'est pas sûr. "
"Vieillir s'écrit avec deux ailes."
Jean-Louis, 60 ans, prend conscience du temps qui passe, des "dommages" de la vieillesse infligés au corps, et pose son regard, non dépourvu d'humour, sur l'homme qu'il est devenu.
En quelques pages, le ton et l'esprit du livre sont donnés. En se cachant derrière des remarques très drôles , l'ironie et le cynisme, l'auteur se livre et nous confie ses angoisses. Mort, maladie, vieillesse, rêves, désillusions, retour sur l'homme qu'il était, toutes ces thématiques sont évoquées avec beaucoup de finesse et de jeux de mots.
Sans s'apitoyer sur son sort, l'auteur à travers ses peurs, ses doutes, nous livre un véritable hommage à la vie, une invitation au célèbre CARPE DIEM.
Ce qui m'a touchée dans ce livre est je pense la capacité de l'auteur à nous faire rire en quelques lignes sur des sujets qui finiront par tous nous concerner, puis à nous émouvoir quelques lignes plus tard, tant certains faits énoncés sont touchants et d'une vérité profonde et assassine.
Ce livre a l'avantage de pouvoir nous toucher, à différents niveaux et ce , quel que soit notre âge... Il est passé de main en main en quelques jours ici, et toutes les personnes (de 20 à 75ans) qui ont lu ce livre ont été séduites. J'ai aimé entendre rire ma grand-mère, voir sourire ma mère et entendre mon père (un non lecteur qui s'assume) relever des phrases ou des passages qui l'ont interpellé. Nous n'avons cessé d'échanger nos impressions de lecture et ce fut un beau moment de partage autour d'un livre qui a su trouver son public.
J'ai particulièrement aimé deux passages, celui de la photographie et du toboggan. Je vous en laisse ici quelques lignes...
" J'ai retrouvé la photo du petit morveux que j'étais il y a cinquante ans. Je le regarde. Il me regarde aussi. Dans ses yeux il y a de l'arrogance. Peut-être qu'il ne se reconnaît pas, qu'il me prend pour un étranger. Ou alors pire, il a honte. Tu as honte de moi ?
Regarde-moi bien p'tit con, tu sais pourquoi je suis dans cet état là ?
Tu vois mes dents foutues ? C'est à cause de tous les bonbons que t'as bouffés.
Tu vois mon nez rouge ? C'est à cause des cuites que t'as prises tous les vendredis soir depuis que tu as quinze ans.
Si je tousse, si j'ai les doigts jaunes, c'est à cause de toutes les cigarettes que t'as fumées en douce dans les chiottes.
Ne réponds pas "T'avais qu'à pas continuer", je te fous ma main sur la figure."
" Quand on est petit, on adore les toboggans. Comme les marches sont trop hautes, on n'est pas capable d'atteindre le haut du toboggan tout seul, on pleure pour qu'on nous y monte. [...] Quand on grandit, on monte tout seul en haut du toboggan, on descend des centaines de fois sans lassitude. Cinquante ans plus tard je suis arrivé en haut du toboggan, beaucoup plus haut celui-là. Cette fois, je n'ai plus trop envie de me laisser glisser. J'aime mieux ne pas imaginer la descente, j'ai la trouille de partir les pieds devant. Je ne devrais pas. Peut-être que mes parents, descendus avant moi, m'attendent en bas. "
Et puis, pour les plus curieux, je vous laisse le soin d'apprécier la rencontre avec Alice, la scène du mariage de sa fille, les "Derniers conseils avant de s'envoler"...
Un très bon moment de lecture à partager...