"Je ne cesserai pas d'écrire, de lire. C'est ma façon d'aimer."
Noukette a eu une idée de génie : proposer un challenge Jeanne Benameur. Celui ou celle qui a goûté à l'écriture de cette femme talentueuse ne peut qu'avoir envie de découvrir l'ensemble de son oeuvre. J'ai déjà lu Présent et Les Demeurées et ce challenge va me conduire vers les autres bijoux de l'auteur. Ma PAL compte encore deux de ses titres à savoir Laver les ombres et Comme on respire.
J'ai choisi ce deuxième titre car c'est aussi la catégorie dans laquelle je me suis inscrite, à savoir que je vais devoir lire quatre à six de ses livres. (Fastoche ! Et même pas peur !)
Et puis c'est aussi un clin d'oeil à Noukette car c'est lors de l'achat de ce titre que j'ai fait sa rencontre (Stephie ayant joué les "entremetteuses") lors du salon du livre de Paris où nous attendions toute fébriles et émues, la séance de dédicace de cette grande dame. Trêve de bavardages...
S'il y a bien un mot qui revient dans chaque billet sur les romans de J.Benameur, c'est celui de poétique. Ses lecteurs se délectent à chaque nouvel ouvrage de ses mots si bien choisis, si bien couchés sur le papier. Ainsi, découvrir ce recueil s'est imposé à moi. J'étais curieuse de retrouver ses mots dans un des genres les plus complexes qui soit quand on se frotte à l'écriture.
Derrière cette petite couverture d'un rose vif qui donne le sourire se trouvent des mots sombres, des mots durs. Une réalité dépourvue de bien-être, un monde en guerre, ravagé. Et l'impuissance de l'artiste qui se démène avec ses mots.
" Sortir du silence.
Vouloir les mots. Devenir humbles.
Écrire c'est renoncer et désirer dans le même acte."
Puis, au fil des pages, les mots deviennent profession de foi. La foi en l'écriture, véritable guide pour mieux se connaître, se trouver. Jeanne Benameur en peu de mots revendique comme un vrai sacerdoce l'acte d'écrire. Elle en fait art de vivre. Une merveilleuse déclaration aux mots, à leur beauté et leur puissance salutaire. Un éloge du langage, une jolie bouffée d'oxygène et dès lors un lien puissant qui se tisse entre l'écrivain et ses lecteurs.
"Ce sont les livres qui m'ont ouverte. Je survivais. Dans les creux des murs. Dans les sillons du plâtre qui se délite. J'avais si peur. De tout. Je survivais. J'ai pu vivre. C'est dans les livres que j'ai pu vivre d'abord. Sans peur. C'est dans les livres que j'ai pu oser éprouver enfin tout ce qui en moi s'était durci. Je lisais. Je reconnaissais ma violence, ma peine, ma joie si forte parfois qu'elle m'emportait dans l'indicible. Enfin ce que j'éprouvais était là, vécu par d'autres, écrit. Je pouvais moi aussi prendre ma place. j'avais moi aussi le droit. Puisque je me reconnaissais. Enfin. Je me suis apprivoisée dans les livres."
Un livre qui s'ajoute à ma catégorie "Comme on respire"
pour le Challenge J.Benameur de Noukette.
Une autre amoureuse des mots pour vos oreilles.