Depuis quelques semaines, je travaille sur l'oeuvre Tristan et Iseult avec mes trolls de cinquième et ce pour mon plus grand plaisir. Alliant à merveille des enjeux amoureux, des histoires de jalousie, de trahison et des scènes de combats extraordinaires, cette oeuvre médiévale semble bien fonctionner avec eux. Ainsi, tout au long de la séquence, j'aime leur proposer des parcours croisés et je les conduis volontiers vers d'autres supports artistiques (Peinture, sculpture, cinéma et albums...) Voilà pourquoi ils auront entre leurs mains ces deux très jolis albums de Tristan et Iseult qui rendent merveilleusement hommage à une des plus belles histoires d'amour fou de la littérature.
Pour commencer, l'album de Béatrice Fontanel et d'Aurélia Fronty (dont j'aime beaucoup le travail) nous offre un Tristan et Iseult fort lumineux dans lequel les couleurs rosées donnent le ton. Oui, nous allons entendre parler d'amour. Si les personnages m'ont parfois paru un peu trop filiformes j'ai vraiment aimé les mélanges audacieux des petits détails et des couleurs qui construisent l'univers atypique de l'illustratrice... Je suis un peu moins enthousiaste en ce qui concerne les textes et les choix d'adaptation de l'histoire.
Ainsi, ma préférence va tout de même au second album, celui d'Anne Jonas, Anna et Elena Balbusso, plus charnel peut-être. Les corps sont là, emprisonnés dans un décor auquel ils se mêlent... Souvent, les frontières entre les personnages et le monde qui les entoure sont floues, flottantes, masquées de volutes, liens symboliques qui unissent les amants, annonçant subtilement ces lierres qui ne cesseront de pousser l'un autour de l'autre au delà de leur mort. L'adaptation de la légende, du point de vue textuel est aussi plus en accord avec l'édition que j'avais choisie. Un travail de relecture formidable, doux et envoûtant. Rien de tel pour une si belle histoire.
Deux jolis regards à ne pas rater sur une des légendes médiévales que j'aime le plus.
Ce billet doux s'ajoute donc au challenge amoureux
de L'Irrégulière dans la catégorie libre.
Et pour vos oreilles, ce texte du grand Maxime qui me bouleverse tant.