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Inès ne comprend pas vraiment tout ce qui se passe dans ce petit appartement. Elle pleure, beaucoup. Et les barreaux de son lit ne font que dissimuler une prison bien plus sombre.
La jolie voisine a de plus en plus de mal à masquer son inquiétude. L'appartement mitoyen résonne bien trop fort pour ne pas éveiller son attention.
Derrière une porte, un couple en apparence ordinaire. Un homme au sommeil perturbé par les pleurs de sa fille. Derrière une autre porte, un corps tuméfié qui souffre dans le silence et la froideur d'une salle de bain.
Une douche glacée et glaçante pour cette lecture en noir et blanc dans laquelle il n'y a plus de place possible pour la couleur. Une BD qui dit la violence, les coups, les mots tranchants et les choix à faire. Partir, c'est tellement évident. C'est ce que toute victime "devrait" faire. Mais c'est tellement plus complexe dans les faits.
Elle, elle reste. Et subit.
Lui, il frappe. Encore et toujours. Immonde personnage.
Si le pari des deux auteurs est de faire réagir, il est indéniablement réussi. La violence est là et n'épargne pas le lecteur qui ne peut reprendre son souffle qu'à travers quelques rares notes de douceur qui ponctuent une BD noire, très sombre et d'un réalisme frappant. Une BD qui tranche dans le vif, à lire, à digérer, malgré les malaises qu'elle provoquera.
J'aime Dauvillier. Et pas seulement pour avoir passé deux heures à parler bouquins avec lui dans un CDI et à noter fébrilement tous ses conseils de lectures lors de sa venue au collège. J'aime ses mots et son univers, qu'ils me ravissent ou qu'ils me fassent frissonner d'effroi. Très envie désormais de découvrir Ce qu'il en reste, Nous n'irons plus ensemble au Canal Saint-Martin et Les Equilibres instables.
J'avais aussi, beaucoup aimé Pépé, tome 1 de La Petite famille.
Le site de Loïc.
Celui de Jérôme.
17/20 pour le top de Yaneck
Chez Mango