C'est officiel, mes étagères comptent un bijou de plus du côté des albums... C'est mon premier Jimmy Liao et me voilà déjà conquise. Quelle petite merveille !
" Elle a l'habitude de tourner à gauche, il a la manie de tourner à droite.
Ils ne se sont jamais rencontrés."
Deux jeunes voisins, un immeuble très new-yorkais, un parc, des escalators, des rues, des grilles, des chemins... Un même univers familier, et pourtant, jamais nos deux héros ne se croisent. Elle boit des thés dans son appartement cosy, il boit du café en zappant et en attendant de mettre son nez dehors. Et un jour : LE face à face et une journée qui passe à une vitesse folle. Une journée durant laquelle on se sent grisé, étourdi par la simple présence de l'autre.
"Ils sont tous deux convaincus qu'une passion soudaine les a réunis.
Une telle certitude est belle, mais l'incertitude est plus belle chose encore."
Wislawa Szymborska
Sauf que dans ce petit monde, les choses ne se déroulent pas toujours comme dans un conte de fées. Très vite, nos héros sont séparés. Une histoire si bête de papier, d'encre et d'eau. Un triste concours de circonstances. Commence alors l'attente interminable avec en suspens, cette question : vais-je croiser de nouveau son chemin ? Les saisons défilent et l'univers de Jimmy Liao vient nous envoûter. Chaque petit détail saura toucher le lecteur attentif: chercher les héros au coeur d'une foule d'anonymes, regarder virevolter les feuilles d'automne dans le vieux parc. (En nous disant que demain, nous irions volontiers nous balader sous ce même soleil froid emmitouflés dans notre écharpe.) Il nous arrivera aussi de pester contre ces petits êtres qui ne se voient pas ou qui prennent des directions opposées alors qu'ils sont souvent l'un près de l'autre... Enfin, sûrement parce que cette histoire nous enveloppe de douceur et de poésie, il nous sera impossible de ne pas avoir envie de poursuivre la découverte des autres bijoux de Liao et de ne pas chérir éternellement celui ou celle qui nous aura fait pousser la porte de cet univers onirique et chaleureux...
En bref, Soizic : MILLE MERCIS ! Les mots me manquent tant j'ai aimé cette histoire. Je comprends tellement ton admiration pour l'artiste et les raisons pour lesquelles il t'inspire tant lorsque toi aussi tu te transformes en magicienne avec tes crayons et tes pinceaux... La Lune perdue sera sans aucun doute ma prochaine lecture...