Les éditions Oskar ont eu une très jolie idée avec la collection TRIMESTRE. Le principe est simple, durant l'année quatre auteurs et quatre illustrateurs réunissent tour à tour leur talent pour produire un petit livre souple, entre l'album et le roman, entre le magazine et le livre afin d'accompagner nos jeunes lecteurs. Une histoire illustrée sur le principe de la bichromie qui joue habilement entre texte et image.
Trouvé dans le CDI d'Hélène, ce premier titre m'a rapidement donné envie de poursuivre ma découverte... Dans Je veux aller à la mer (où l'on apprend que la mer est à 503km) nous suivons un jeune garçon Johnny, issu d'une famille très modeste qui rêve non pas de vagues et de sable fin mais de voyages en bus. Fasciné par ce moyen de locomotion, l'enfant attend avec une impatience non dissimulée les sorties à la bibliothèque organisées par l'école. Choisir un livre lui importe peu : tout ce qui compte c'est ce trajet, parenthèse savoureuse dans son quotidien un peu triste. Spontané, curieux, touchant, le jeune garçon nous ravit grâce à son capital sympathie et à son franc-parler.. Quelle jolie scène que celle dans la bibliothèque où il découvre la poésie dans toute son étrangeté et sa complexité. "Alors pourquoi il délirait l'écrivain ? Il était saoul ?"
Pour le deuxième titre de cette collection, c'est ma divine copine Steph' qui m'a suggéré cette lecture. Elise avait d'ailleurs commandé le livre, me l'avait prêté, je lui avais ensuite rendu sans l'avoir lu pour finalement le retrouver... dans le CDI d'Hélène ! Quel parcours ! Sélectionné cette année pour le Prix des Inco, ce titre Le Bébé tombé du train - Quand l'amour d'une mère est plus fort que tout- avait donc déjà fait beaucoup de bruit dans mon entourage de lecteurs... Nous partons à la rencontre d'un monsieur qui vit en reclus dans sa ferme, loin des gens, loin du monde. Son jardin donne sur un chemin de fer, seule "animation" dans son morne quotidien. Jusqu'au jour où un bébé rampe dans les herbes hautes du jardin d'Anatole. En un regard, son coeur s'emplit d'amour pour cet enfant et dès lors "Anatole n'était plus seul". L'enfant grandit, s'interroge, s'épanouit à ses côtés et le vieil homme reprend goût à la vie.
"Où sont les larmes quand on pleure pas ?"
Son monde trouve cet équilibre qu'il n'attendait plus. Mais au loin, des pas, des pas dans les graviers, des pas fatigués, des pas qui espèrent, des pas qui craignent de ne plus avoir la force d'avancer, suivent doucement les rails qui menaient autrefois vers un ailleurs indicible...
Une collection à suivre de très près !