" L'amour fou, c'est celui qui vous dépossède de vous-même,
tout en vous faisant croire que lui seul peut vous combler."
Quand j'ai acheté L'Amour fou, c'était, je vous l'avoue, juste pour ces deux phrases. Il me fallait lire ce livre, c'était plus fort que moi. J'ai besoin des livres pour parfois me comprendre un peu mieux, pour mettre des mots sur des maux qui peinent à s'exprimer, pour mieux cerner ceux qui m'entourent, pour me (re)trouver ici et là...
"Gentiment. Avec le sourire, il lui assénait un coup de poignard qui la cloua sur place. Maîtrisant mal son émotion, elle suggéra que s'il était une plus grand priorité pour elle, qu'elle pour lui, mieux valait arrêter là. [...] Il fallait le prendre au mot. La porte du malheur s'ouvrait plus béante que jamais."
J'ai donc fébrilement tourné les pages écrites par cette grande amoureuse et je crois que ce n'est pas l'idée la plus judicieuse que j'ai eue ces temps-ci.
Alors oui, Françoise aime X, Françoise souffre, Françoise lui mange dans la main, attend inerte qu'X ressurgisse dans sa vie et se laisse piétiner, abandonner, malmener. Elle joue un jour la carte de la distance, et l'autre celle de l'amie confidente et va même jusqu'à supporter les confessions sentimentales de celui qu'elle aime plus qu'elle-même. Et ce X. Quel être odieux, méprisable et lâche... L'un et l'autre m'ont profondément agacée et je ne compte pas le nombre de fois où j'ai reposé le livre en pestant contre eux... Tout ça au nom du plus beau sentiment du monde. Nan mais allô oh !
Alors, évidemment, voilà un livre dans lequel, toute personne ayant aimé follement pourra se reconnaître. Moi la première. Et pourtant, la magie ne prend pas... Peut-être parce que les personnages avaient ce quelque chose de tristement familier pour moi.
Toutefois, si je peux reconnaître une qualité à ce texte, c'est qu'il a tout d'un livre vaccin. Ses mots vous immunisent et vous font dire: plus jamais je ne veux être de celles-là.
Enfin, même si Françoise Hardy nous laisse quelques jolis passages, j'ai également soupiré à maintes reprises, lasse de sa prose saccadée et de cette situation qui tourne vite en rond: la complaisance dans la douleur, non merci. Ce livre à mon sens ne parle pas de l'amour fou comme je le conçois, comme j'aime l'imaginer. Il n'est que souffrance et étouffement. Il n'a rien de grisant et encore moins de beau.
"Mais je suis de celles qui croient qu'il n'y a pas d'amour heureux, alors forcément,
tu es de ceux qui fuient le bonheur de peur qu'il ne se sauve... Ne te sauve ?
Alors je sais bien, je connais la mièvre chansonnette "le coeur a ses raisons" et tout ça, mais sincèrement, si l'amour fou ressemble à ce qu'elle en dit, moi je le fuis.
Les avis de L'Irrégulière et de Clara .
Encore un billet pour le challenge amoureux de L'Irrégulière
dans la catégorie « Maux d'amour »
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Et pour vos oreilles, Maïa, qui résume en mille fois plus beau dans cette chanson
ce que Françoise Hardy peine à exprimer en 200 pages.