Bonjour à tous,
La fin du mois approche et vos articles devraient être en cours de rédaction pour ce troisième volet du Défi Zola consacré au Ventre de Paris.
Merci à tous pour votre participation, j'attends vos liens ici ou sur la page Facebook de mon blog... S'il y a des oublis ou des ajouts prévenez-moi !
Les participants: les réguliers ou les ponctuels... (La liste ne demande qu'à s'allonger... Venez nous rejoindre ! )
Céline , Stephie , Pimprenelle , Vicim , Kalistina , Marc , Gautier , EliZabeth (en pointillé), Maggie , Lilie (ponctuellement) , Eloah , Izousss, Bénédicte, Artémis .
J'attends de vos nouvelles !
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Articles des participants pour Le Ventre de Paris.
Moka
Stephie
Pimprenelle
Gautier
Vicim
Kalistina
Rejoignez-nous !
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Le Ventre de Paris, par Moka
Florent rentre du bagne. C'est un autre homme qui retrouve les rues de Paris, témoins de son injuste arrestation passée lors du coup d'Etat de Décembre 1851. Paris est en pleine transformation et se développe au fil des grands travaux de restructuration évoqués longuement dans La Curée. Mais c'est au coeur des Halles de Paris, temple de la mangeaille et du commerce que vont se dérouler toutes les intrigues de ce troisième opus . Florent va y découvrir les luttes de pouvoir et d'intérêt qui opposent "les Gras et les Maigres" - car c'est autour de cette dichotomie que s'articulera tout le roman - et ralliera très vite le clan des maigres...
Accueilli chez les Gras dignement représentés par Lisa et Quenu (son demi-frère), charcutiers réputés dans le quartier des Halles, il réalisera un premier pied de nez au gouvernement en se faisant employer comme inspecteur au pavillon de la marée, faisant d'un ancien bagnard, un employé respectable de la ville de Paris . Il est ainsi au coeur de ce ventre, de cette mâchoire monstrueuse que sont les Halles, et se place aux premières loges de ce berceau des ragots et conflits de cette micro-société. Malgré cette parfaite réinsertion, il doit pourtant se faire discret et ne pas trop faire parler de lui, au risque d'éveiller l'attention des autorités et de faire se délier certaines langues...
Cependant, il se lasse vite de ce travail et prend part aux intrigues politiques qui le passionnent. Car rappellons-le, Florent est un intellectuel, contrairement à son frère Quenu. Et les projets révolutionnaires ne sont pas sans le faire rêver. Cette attirance discrète mais affirmée pour la politique va faire de Florent un danger potentiel pour l'équilibre construit par la belle Lisa, qui représente dignement la famille Rougon. Incarnation parfaite de la femme respectable et droite, ses craintes et tentatives maladroites pour préserver son quotidien la feront parfois agir de manière immorale.
Zola dresse une fois de plus un portrait incisif des marasmes du milieu parisien. En grand maître du naturalisme, il ne laisse aucun détail au hasard et pose son regard d'expert sur un monde qui change. Il fait évoluer des personnages toujours prisonniers de leurs vices, rendant difficilement envisageable l'émancipation d'un milieu qui les a formatés et enfermés. L'exemple le plus parlant est celui de Lisa, qui en dehors de tout l'attachement dont elle fait preuve pour préserver sa réputation, finira par être rattrapée par le sang des Rougon. Combien de fois pourtant, fustigera-t-elle l'attitude d'Aristide Saccard, cousin dont elle excècre les procédés peu conventionnels dans sa politique d'achat et de revente d'appartements parisiens ? Combien de fois vomira-t-elle ce comportement sans scupule en réaffirmant sa position d'honnête femme ? Discours de façade pour une héroïne qui cèdera à la tentation de la malhonnêteté , ultime coup bas porté à son image et à son exemplarité.
Commencé durant mon périple à Vienne, j'ai poursuivi ma découverte de l'oeuvre de Zola avec un plaisir non dissimulé. Je reste complètement emportée par cet univers qu'il construit et dont il maîtrise tous les rouages à la perfection. J'aime cette façon dont les corps et les êtres se confondent avec la nourriture: les étals de fromages, tristes miroirs de ces femmes qui n'existent qu'à travers les ragots et les bruits de couloirs, qui se complaisent dans la médisance qui dégoulinent de mauvaises intentions, les viandes attristées et fades qui épousent la décadence de la si respectable Lisa... Les Halles sont le théâtre d'un curieux ballet où s'expriment les misères et les splendeurs d'un Paris à l'équilibre instable.
Une nouvelle fois, ( comme à chaque fois que je ferme un de ses livres désormais) , je me sens prise au piège et impatiente d'ouvrir le suivant pour replonger dans cet univers palpitant dans lequel nous invite Zola. Le prochain tome m'attend, je vous donne donc rendez-vous le mois prochain pour La Conquête de Plassans.
Bonne lecture et bonne poursuite du défi...!