Une histoire de cous(s)ins

[Guirlande La Case de Cousin Paul et hibou  Les Cousines de Léon.]

Rentrer à peine de Suède et être invitée chez ma petite soeur chez qui je vais bien trop rarement. Trop loin, pas le temps, trop de boulot, pas le courage, de faire la route... Une invitation était lancée lors de notre dernière journée passée ensemble et je lui avais promis que je viendrai.

Me voilà donc partie sur les routes de campagne de l'Aisne, grande aventurière, sans GPS (oui, oui, tu verras, il y a un raccourci à prendre à V. et après c'est toujours tout droit) et surtout, (pour l'amour du risque) sans beaucoup de batterie sur mon téléphone ( Geek un jour...) Je prends ledit raccourci, fière de maîtriser ce trajet non conventionnel mais déchante très vite : à moi les routes désertes de la campagne picarde où l'on rencontre plus de lapins et de biches que de panneaux directionnels. Les villages sont charmants et l'on choisirait volontiers quelques longères dignes des plus belles chambres d'hôtes pour y vivre et y élever des poules et des poussins mais où très vite, la "vie" semble trop loin de tout. Clairement, j'étais perdue, bien trop fière pour faire demi-tour et prendre la route plus classique.

Quelques errances plus tard, je croise cet homme, mon messie des champs, seule présence à des kilomètres à la ronde et lui demande un peu d'aide. Quelle riche idée... Cinq minutes d'un monologue interminable que j'aurais sûrement mieux compris s'il avait été prononcé en suédois : ou comment s'initier à la langue picarde en deux leçons. Un moment étrange, un peu flottant, avec ce personnage non moins curieux mais au demeurant fort sympathique. J'ai finalement retrouvé tant bien que mal ma route n'ayant pas réellement profité des fameux avantages de ce raccourci champêtre. Grandiose.

Salle d'attente avant pause thé/café

Murs d'humeurs et de mots

Jeter un oeil curieux au milieu des livres...

De son côté, le Kebby (c'est son petit surnom fleuri) était donc passé en mode Top Chef pour me recevoir, elle qui, contrairement à moi, déteste cuisiner. L'effort était de taille et j'ai bien ressenti toute l'application dont elle avait fait preuve pour si bien faire. C'était important pour elle, pour nous. Des jolis petits plats, des petits bols remplis de gourmandises à picorer, des bulles qui faisaient danser les framboises dans les fines flûtes...

On papote, je lui offre quelques petits cadeaux suédois et amiénois qui ont fait leur effet et nous passons une délicieuse soirée. De celles qui ont le goût des retrouvailles et qu'on ne veut pas voir s'achever. Et puis c'était vraiment pour moi l'occasion de voir son chez elle tout cosy, aménagé et décoré avec goût. Elle a su faire de ces murs un endroit qui donne vite envie de revenir et de s'asseoir sur les faux prétextes de temps ou de route. Un bel endroit pour y passer encore et encore de doux moments.

Des visages, des figures...

Réveil tout doux dans ce fauteuil chiné ensemble et thé qui réchauffe.

Je vous avais déjà mis l'eau à la bouche avec l'indétrônable Blåbärspaj que j'ai bien pris la peine d'analyser sous toutes les coutures et de déguster à maintes reprises, voilà la suite avec une petite sélection des pauses gourmandes que nous avons faites dans des endroits charmants. (Je vous passe les soirées pâtes à l'auberge de jeunesse...) Bien sûr, il y a aussi eu mon traditionnel test du Double Whopper dans le Burger King de Stockholm et le petit plat de boulettes, parce qu'il semblait inconcevable de ne pas faire la comparaison avec celles d'Ik**a ! J'aurais aimé creusé un peu plus la découverte de la gastronomie suédoise, mais ce sera sans nul doute pour un autre voyage ! Et pour ceux et celles qui voudrait aller en Suède, sachez que ce sont des adeptes des pauses café (La traditionnelle Fika. On se réunit deux à trois fois par jour pour le plaisir de partager une pause goûter, d'où les très nombreux cafés et les jolies terrasses souvent colorées de plaids pour les plus frileux...)

Bref, régalez-vous !

Terrasse au pied de notre auberge

Tarte saumon et épinards / Gâteau aux pommes et à la crème. Fondant à souhait ! Beignet à la vanille en attendant la pause déjeuner.

Préparation traditionnelle dans l'immense parc de Skansen.

S'enrouler dans un plaid pour savourer

un Hot chocolate et une tarte à la framboise avant de repartir...

Stockholm : here we are !

Après un long trajet entre l'aéroport et l'auberge, nous découvrons enfin la vieille ville pavée et le quartier de Gamla Stan (Merci à Camille qui ne cesse de me répéter et de fredonner ce titre de très bon goût Gangnam style. (J'espère secrètement avoir la chorégraphie d'ici la fin du séjour ! ) Nous logeons à l'auberge Castanea et l'ambiance y est vraiment chaleureuse (et je ne vous parle pas du charmant garçon à l'accueil et du non moins charmant jeune homme qui partage notre chambre...) Une première balade dans la ville sous la pluie s'impose. Déjà, les boutiques nous font gravement de l'oeil. Saurons-nous raison garder ? Rien n'est moins sûr...

Autre découverte culinaire de ces premières heures : la Blåbärspaj, une tarte à la myrtille façon crumble à damner un saint. Clairement, je vais devoir en manger tous les jours pour retrouver pas à pas les ingrédients histoire d'essayer de la faire à mon retour. Non non, ne me remerciez pas pour cette mission salutaire...

Sous le vieux châtaignier, les pavés.

Troque bottines contre deux roues.

Craquera, ne craquera pas ?

Les Cousines de Léon à la suédoise... (Je veux ces tasses ! )

Prendre mes marques...

Pause cosy et orgasme extase des papilles !

Une virée du côté de la Baie de Somme avec Marion & Élise (alias Kebby) pour cette brocante du Crotoy qui fut riche en (re)trouvailles.

Se réveiller à 6h30 malgré les quatre petites heures de sommeil au compteur, avec toutefois, l'envie de dénicher encore un tas de choses sympathiques. Ne pas hésiter à faire 1h30 de route malgré la fatigue et l'absence d'autoradio, retrouver Dom et Dom hom' pour un restaurant à cinq qui fut juste savoureux, réaliser l'exploit de remplir une petite Micra avec un gros butin et de faire disparaître Marion derrière fauteuil, une étagère, de vieilles caisses en bois et d'autres trouvailles. 

  "Tout plein c'est un fouillis de vieilles vieilleries"  Arthur, ce héros.

  Fouiller donc un peu et faire de divines trouvailles.

Après Où est Charlie et  Where is Bryan ? Cherchez Marion !

Partie de cache-cache...

En chercher un depuis longtemps. Il m'attendait au Crotoy.

Cadeau de ma soeurette. Merci Kebby !

Un miroir que je cherchais aussi depuis longtemps 2€

Camille en avait justement trouvé un la semaine dernière...

Un petit plat pour poursuivre ma gamme "Liseret doré" 1€50

Un miroir pour ma collection

"Alice-Moka in Wonderland" 3€

  D'anciennes caisses qui accueilleront des livres et deviendront des étagères. 7€ pièce

J'ai récemment été contactée par Chloé des éditions Hachette (Audiolib) pour tester un livre audio. Très peu réceptive à la folie des tablettes et des livres numériques, j'étais plutôt curieuse de découvrir cette alternative audio, sans pour autant être convaincue d'avance. J'ai donc choisi le titre de Grégoire Delacourt La liste de mes envies, que j'avais repéré lors de sa sortie sans finalement sauter le pas et me le procurer...

Après cette découverte auditive, mes impressions...

Ceux qui commencent à me connaître savent que je déteste lire sans avoir un livre entre les mains, sans tourner ses pages, sans surligner, souligner les passages qui me touchent et que je peux relire inlassablement. Or, le livre audio m'ampute totalement de ce rapport au livre qui me comble tant. Toutefois, après le test, l'heure du verdict est arrivée... A ma grande surprise, j'ai vraiment dépassé mes a priori. Oui oui, parce que le livre audio, c'est le bon plan quand...

...tu as tendance à t'endormir dans ton bain et à retrouver, confuse, un cadavre de papier mouillé au fond de ta baignoire. (Oui, ça m'est déjà arrivé. Quand Proust devient Plouf.)

...tu as envie de connaître la suite de l'histoire, mais en bonne princesse qui se respecte, tu dois aussi poser ton livre pour orner tes pieds divins et tes mains délicates de vernis dernier cri.

...ta voiture ne démarre pas, te plante comme une merde devant chez toi, et que tu dois aller au boulot à pieds et qu'en plus, il pleut. Tu dis alors merci à ton ami le lecteur MP3. ( Et à ton parapluie jaune)

...tu as envie de cuisiner et pour éviter que ton dessert ne ressemble au diplomate de Rachel dans Friends (parce que tu as mis Deezer à fond les ballons en dansant sur Womanizer de Britney et Loca Loca de Shakira) une petite lecture audio est la bienvenue.

... tu as fait la fête toute la nuit eu une journée de travail éreintante et que les seules forces qu'il te reste seront destinées à t'enrouler dans une couette et à appuyer sur le bouton lecture de ton Windows media player. En un clic, tu as six ans. Ta mère n'est pas là pour te raconter encore une histoire ou te faire de la purée jambon comme lorsque tu n'étais pas très en forme, mais tu te loves dans le canap' et te laisses emporter par les mots qu'Odile Cohen te lit.

Et là, tu ne tournes pas les pages, tu écoutes, tranquille et découvres une autre manière de lire, tu lis "un autre livre". Pas celui que tu pourrais avoir entre les mains, celui qui pourtant raconte la même histoire. Tu "lis" d'une façon différente, tu apprécies d'autres tournures, d'autres mots... Tu ne garderas pas les mêmes souvenirs du livre, tu te contenteras simplement des mots que ton oreille a décidé de saisir. Une autre façon de "voir" la littérature. Une expérience à renouveler.

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Merci Chloé !

Pour les amiénois, Grégoire Delacourt sera en dédicace

à la Librairie Martelle le jeudi 18 avril.