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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 07:00

Je-sais-que-tu-viendras.jpgEn ce mercredi consacré à la BD chez Mango, je poursuis ma découverte de Sambre, grande fresque et saga familiale d'Yslaire (avec la participation de Balac.)

Après le meurtre sanglant qui vient clore le tome 1, le mystère demeure quant à l'identité du coupable. Est-ce Julie que tout accuse ? Bernard dans un excès de fièvre ? Sarah qui venge enfin son père de l'insoutenable légèreté de sa mère ? Aucune réponse n'est trouvée. Toutes les hypothèses sont envisageables.

Bernard retrouve sur les murs de pierres d'un refuge de montagne une inscription qui lui est destinée : " Je sais que tu viendras". Sur la planche suivante, c'est dans un tout autre décor que nous retrouvons Julie. En quête d'un homme vivant dans les bas-fonds parisiens, la jeune Julie n'est pas épargnée par la vie. Poursuivie, traquée, malmenée, elle se retrouve le corps ensanglanté au seuil d'un manoir où vit un sombre peintre (Valdieu) qui en fera sa muse et son modèle. Fou de ses yeux de sang, cet être violent a finalement élu domicile dans la maison familiale abandonnée des Sambre , comme en témoigne le tableau de famille qui vieillit dans un salon privé. Au même moment, Bernard, déterminé à retrouver la ténébreuse Julie arrive dans le monde parisien. Toutefois, sa naissance lui accorde d'y entrer par la grande porte. Le voilà contraint d'assister à une somptueuse réception chez Olympe de Castelbajac. Femme mûre et charismatique, elle symbolise ici le savant mélange d'art, histoire et fiction puisque ce personnage est présenté comme l'hypothétique modèle de Delacroix pour sliberteguidantlepeuple-pola.jpgon désormais célèbre tableau La Liberté guidant le peuple. L'entrée de Bernard est remarquée. Olympe semble intriguée par ce jeune premier. Cela ne va pas sans lui attirer quelques ennuis et jalousies puisque qu'Olympe n'est autre que la maîtresse du terrible Valdieu. Elle fera ce qui est en son "pouvoir" pour éviter à Bernard l'affront d'un duel que lui demande Valdieu avec une immense ferveur, et prendra le jeune garçon entre ses cuisses  sous "son aile"...

Dans ce deuxième volet, Julie et Bernard se retrouvent dans un Paris angoissant. Si proches, ils ne s'y croiseront pourtant jamais. Sous l'emprise de Valdieu, elle s'efface pour laisser plus de place à l'arrivée fracassante de Bernard dans la haute société parisienne.

Le rythme de cette BD reste assez lent (attention, rien de péjoratif ici) et la destinée des Sambre poursuit son oeuvre. J'ai aimé retrouver les personnages que j'avais découverts dans le premier opus et les ai suivis avec tout autant d'intérêt dans un décor fidèle aux ambiances de Plus ne m'est rien. Il me semble que ce tome a pour rôle essentiel celui de transition entre la province et la capitale et les retrouvailles de nos héros au troisième tome. Toutefois, une révélation de la plus haute importance sera dévoilée à la fin de ce tome, comme pour entretenir habilement notre curiosité et nous inviter à nous procurer l'opus suivant le plus rapidement possible. Comme rien ne vient faire s'essoufler l'histoire, j'attends d'ores et déjà de le lire... Rendez-vous donc la semaine prochaine pour un nouveau Rendez-vous de la BD du mercredi chez Mango.

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 07:00

Les-Echos-invisibles.jpg

Balade amiénoise sous un soleil de plomb. Un peu d'ombre et de fraîcheur chez Bulle en Stock, librairie spécialisée dans la BD. Je n'y avais encore jamais mis les pieds et me contentais à chaque fois d'observer la toujours très alléchante vitrine... Après une bonne demi-heure passée à feuilleter et fureter, j'ai jeté mon dévolu sur le premier tome de la BD Les Echos invisibles. que je chronique aujourd'hui pour la BD du mercredi chez Mango.

Balthus est assis en couverture auprès d'un arbre dont les feuilles, si l'on regarde de plus près ne sont que des photos de Monica. Monica est la plus belle rencontre de sa vie, son grand amour. Ce cliché, il lui a volé, dérobé dans un parc alors qu'il pensait s'exécuter suffisamment discrètement pour ne pas être remarqué par cette jolie brune. Pris sur le fait, il se sent un peu ridicule, mais quelle n'est pas sa surprise lorsque la jeune femme lui demande de revenir le lendemain avec la photo développée...

Alors pourquoi cette scène près de l'arbre transpire la nostalgie et la tristesse ? Parce que la première page vient vite révéler la triste situation. Balthus vient de perdre l'amour de sa vie, Monica est morte et le voilà anéanti, dévasté. Les premières planches sont un va-et-vient constant entre l'insupportable présent et les fantômes du passé qui resurgissent à chaque instant. Une solution s'impose à lui: tout quitter pour vivre seul, s'éloigner d'un quotidien trop douloureux. Vingt années passent durant lesquelles il se reconstruira, pas à pas avec toujours au fond de lui cette plaie qui ne cicatrise pas. Le jour de son départ, Balthus a découvert qu'il possédait un don, un sixième sens qui va venir bouleverser sa relation avec les autres, son rapport au monde.

En essayant d'enfouir sa douleur, notre jeune homme enterre sa première passion, celle sans qui sa rencontre avec Monica n'aurait jamais eu lieu: la photographie. Mais c'est sans compter sur l'arrivée fortuite d'une jeune étudiante qui va venir réveiller ses vieux démons et offrir à sa vie un nouveau tournant, chose qu'il pensait à jamais impossible...

Voilà un choix que je ne suis pas prête de regretter. Le hasard a tellement bien fait les choses. Quel talent fabuleux que celui de Grazia La Padula qui nous offre des planches desquelles il émane tant de belles émotions. Du bonheur du couple qui s'aime au coeur de couleurs chaudes et chaleureuses à la séparation des êtres dans une ambiance lourde et sombre, nous suivons les yeux plein de larmes notre héros qu'elle parvient vite à rendre profondément touchant et expressif. Le scénario, bien que ce tome présente peu d'actions fortes, rend parfaitement compte de la "psychologie" du héros. Comment rester insensible à la douleur du personnage qui souffre de cette rupture dont il ne se remettra jamais ? Avec brio, paysages et héros ne font rapidement plus qu'un et les statues du parc elles-mêmes semblent pleurer au côté de Balthus. J'aime cette manière de dépeindre avec pudeur une peine aussi douloureuse que celle de la rupture (quelle que soit sa forme d'ailleurs...) J'attends impatiemment la sortie du second volet qui je l'espère arrivera très bientôt. En attendant, je vous invite plus que jamais à ouvrir ce petit bijou dont je suis tombée amoureuse, et assurément, nombreux sont ceux qui se laisseront séduire par cette précieuse lecture...

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 07:30

Plus-ne-m-est-rien-pola.jpgAprès une petite visite dans ma librairie adorée La Fontaine de Castalie, j'ai eu une fois de plus le malheur de céder à la tentation d'acheter des livres. J'ai beau répéter sans cesse à ma copine Albine avant d'y entrer: "bon cette fois, je n'achète pas de livres", j'ai comme qui dirait l'impression de manquer cruellement de bonne volonté... Bref, j'ai voulu suivre les conseils de ma nouvelle collègue Marie (qui aime beaucoup les BD et qui s'y connaît assez bien...) et ai donc craqué sur cette série rouge sang intitulée Sambre. (Alliance subtile de sang et ombre.)

Les Sambre sont une grande famille de bourgeois que nous allons suivre sur trois générations. Un projet ambitieux déjà brillamment traité par des romanciers, mais dont j'ignorais l'existence dans le domaine de la BD. Chaque génération se suit sur quatre tomes (soit douze opus au total), dont six titres restent encore à paraître.

Le premier tome s'ouvre sur l'enterrement du partriarche des Sambre, homme excentrique et mystérieux qui aurait sombré dans la folie avant de rendre l'âme. Ses enfants, Bernard et Sarah le pleurent tandis que sa veuve volage batiffole déjà avec le cousin Guizot, arrogant et peu scrupuleux. Très vite les caractères s'affirment. Sarah voue un amour inconditionnel à son père et retrouve ses écrits dissimulés dans un vieux secrétaire : La Guerre des Yeux, oeuvre signée par le défunt doit être achevée. Y est relatée une sombre histoire de malédiction, fruit d'une passion amoureuse entre deux lignées qui ne doivent absolument pas se rencontrer.

"Malheur à celui qui aimera la créature aux yeux rouges,

car celui-là, pleurera sa vie durant, des larmes de sang..."

Au même moment, le jeune Bernard à la chevelure de feu rencontre Julie aux yeux d'un rouge flamboyant. Les corps s'enlassent, la passion fait rage et s'exprime au fil des planches qui transpirent l'érotisme et la sensualité. Les drapages des lits épousent les volutes des décors en arrière-plan, les nuances de gris et de noir ne font que mieux faire  ressortir ces yeux rouges et sanglants... Le lecteur se retrouve alors témoin d'une scène d'amour passionné durant laquelle sera à jamais scellée une union dangereuse. D'autant que très vite, la folie de Julie inquiète Bernard qui s'enfuit et l'abandonne. Peu de temps après, Bernard tombe gravement malade et une suite de terribles événements confirmera alors que l'engrenage de la malédiction sera déclenché. Que va-t-il alors advenir des Sambre ?

Pour le premier tome de cette fresque familiale, Yslaire et Balac mettent la barre très haut. Le scénario est passionant et les dessins sont de toute beauté. Le rouge omniprésent de la couverture se retrouve par petites touches au fil de la BD et les caractères des personnages, entre pudeur et rage les rendent très vite attachants à nos yeux. Enfin, le mystère planant sur la famille et leur destinée ne peut qu'encourager à poursuivre la lecture de cette série qui va je pense occuper une place de choix dans ma bibliothèque. Un grand coup de coeur pour ce "Mercredi de la BD" organisé par Mango (et les tomes 2 et 3 m'attendent déjà sur ma PAL...)

 

« Je veux une histoire d’amour. C’est mon obsession, une histoire d’amour qui finit mal… J’ai envie de plonger dans une tragédie qui serait placée dans un cadre historique pour me ramener à cette littérature du XIXe qu’enfant, j’avais découvert dans la bibliothèque de mon père… Mais du Bossu ou des Trois mousquetaires, je n’ai retenu que l’histoire d’amour. La séquence finale de Robin des Bois, celle du bain de sang de Marianne, je l’ai relue dix fois et j’ai pleuré à chaque fois. Les livres m’ont fait beaucoup plus pleurer que les films ou les pièces de théâtre. Je voulais faire une bande dessinée qui provoque le même effet. »

Yslaire, extrait de La Légende des Sambre

Entretiens avec Jean-Luc Cambier et Éric Verhoest, éditions Glénat.

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 06:30

de-cape-et-de-crocs-tome-1--polaJ'avais depuis longtemps cette BD dans ma bibliothèque mais n'avais pas encore pris le temps de la lire. Voulant essayer d'être fidèle au rendez-vous BD du mercredi chez Mango le plus régulièrement possible, je me suis dit qu'il était peut-être temps de m'attaquer à cette oeuvre qu'on ne cessait d'encenser et de me présenter comme un petit bijou de la bande-dessinée, bijou truffé de références littéraires pour qui sait les repérer. Dès le départ, cette BD semblait faite pour moi.

Ahum. Eh bien, il faut croire que je suis passée  à côté, mais alors complètement. Je me suis rarement autant ennuyée en lisant une BD ! Les personnages, un loup et un renard, justiciers "mousquetairisés" ne m'ont guère paru très attachants et leur humour m'a laissée de glace. (Et puis ce mélange monde animal/monde des hommes" qui cohabitent et boivent des coups les uns auprès des autres dans les tavernes, très peu pour moi...) En deux mots : quelle déception !!! Seul le petit Eusèbe, lapin galérien est parvenu à me décrocher un sourire. Rien de plus.  Au demeurant, on peut reconnaître le travail sur le texte et la langue qu'a accompli Ayroles. Les jeux sur l'onomastique sont certes de bon goût, la présence de célèbres répliques des pièces de Molière et des Fables de La Fontaine est un bel hommage aux hommes de lettres que nous admirons, mais est-ce bien suffisant pour plaire à l'amoureuse de la littérature que je suis? J'en doute. Quand aux illustrations, je ne suis absolument réceptive au travail de Masbou qui nous offre des personnages peu convaincants à mes yeux.

Je sais que cette série a beaucoup de succès chez les amateurs de BD, j'avoue que je ne comprends pas tellement l'engouement des lecteurs... En tout cas, je ne ferai pas pas partie de ceux qui attendent impatiemment et liront le dixième tome qui sort en novembre.

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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 07:00

De-briques-et-de-sang.jpgNon non, vous ne rêvez pas... Je suis bien au rendez-vous pour la BD du mercredi chez Mango.

Qui parmi vous connaît le Familistère de Guise?

C'est ce lieu qui servira de cadre à la bande-dessinée d'Hautière et François. Mais attention, si la dimension historique est présente (prémices de la guerre 14-18, assassinat de Jaurès) , le lecteur va surtout être plongé au coeur d'une intrigue policière puisqu'un crime a été commis au coeur même de cette enceinte de briques. Les premières planches ont d'ailleurs tout pour éveiller la curiosité du lecteur, puisque la protagoniste, suite au décès de son père, rédige une lettre à un ami: la voilà donc revenue dans le célèvre familistère et elle éprouve le besoin dit-elle, de s'épancher. Elle ajoute à cela qu'il est nécessaire pour elle de revenir sur une affaire sordide, pouvant maintenant en parler librement puisque toutes les personnes concernées par cette histoire sont mortes. 

"Comme toutes les histoires de ce genre, celle que je vais vous raconter commence par... un crime."

Le premier chapitre de cette BD a pour fonction de présenter le familistère au lecteur par l'intermédiaire du journaliste de l'Humanité dépêché sur place afin de faire un papier sur le sinistre événement. Très vite, un second corps est retrouvé. De fil en aiguille, le jeune journaliste sympathise avec Ada, une jeune femme résidant au familistère. Ils mèneront l'enquête côte à côte et feront tout pour tenter de démasquer le coupable.

C'est la deuxième fois que je retrouve Régis Hautière et je ne suis vraiment pas déçue ! Cet opus est une véritable réussite et je regrette d'avoir raté la séance de dédicace qui a eu lieu dans la librairie de Gaëlle et Nathalie. Le familistère est magnifiquement représenté et le lecteur est tenu en haleine du début à la fin. Je ne suis pas une grande amatrice des policiers et je suis dans la catégorie "novice" dans le monde de la BD. Il n'en demeure pas moins que j'ai vraiment aimé suivre le journaliste tout au long de son enquête.

A la rentrée, un projet m'attend avec mes élèves de quatrième. Nous allons les emmener à Guise visiter le familistère et je compte bien leur faire découvrir cette BD et travailler un peu plus longuement dessus... J'espère qu'ils sauront l'apprécier autant que moi...

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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 12:22

Brouillard.jpgDeuxième participation pour moi au rendez-vous de Mango: la BD du Mercredi. Je peux difficilement être au rendez-vous chaque semaine mais je me suis fait la promesse d'y participer de temps à autre...

En ce deuxième mercredi BD pour mon blog, j'ai choisi une BD qui m'avait interpellée lors d'un passage nocturne dans une librairie amiénoise que j'aime énormément (La Librairie du Labyrinthe, pour ceux qui connaissent ou qui viendraient à passer du côté du  quartier St Leu...) J'ai donc acheté cette BD pour l'acheminer à l'autre bout du monde trouvant que le titre convenait parfaitement à Gautier (blog Brouillard charnel.) Profitant des dix heures de vol retour entre São Paulo et Frankfort, j'ai emprunté le dit présent pour me faire un avis sur le cadeau que j'avais offert, un peu par hasard...

Le bilan de cette lecture est hélas peu satisfaisant. Je m'explique... Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai perdu mon temps, je vais nuancer un peu les choses mais j'ai vraiment l'impression d'être passée à côté de cette lecture. Berthod a choisi d'adapter des nouvelles du début du XXème siècle et de leur donner un second souffle via l'adaptation BD. Cependant, j'ai vraiment eu beaucoup de difficultés à apprécier. Peut-être devrais-je lire les nouvelles pour mieux saisir les trames narratives, finalement assez "plates" à la lecture de la BD. Car quasiment à chaque lecture, j'ai eu le sentiment qu'il me manquait quelque chose.

Si la dimension narrative ne me semble pas à la hauteur, j'ai en revanche adoré les illustrations. Paysages de montagnes, visages expressifs, regards percutants. De plus, je suis toujours touchée par le travail en noir et blanc, que ce soit en BD, pour les albums ou pour la photographie. (Je suis une grande fan de Satrapi Poulet aux prunes, Persepolis...) C'est dans ce jeu de contrastes, dans cette ambiance d'apparence très froide, que j'ai trouvé que s'exprimait la sensibilité de la BD.

Enfin, la dernière nouvelle vient sauver le sentiment globalement décevant que j'ai éprouvé durant cette pause lecture. La Paix au Ciel laissent entrevoir une douce nostalgie mais surtout toute cette dimension émotive qui n'a pas été à mon goût suffisamment mise en avant avec les mots...


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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 07:10

Pepe.jpgChangement de programme : ma lecture du mercredi sera consacrée à une BD. Ainsi je participe ponctuellement au Mercredi BD de Mango. Découverte hier un peu par hasard chez ma copine Stéphanie, j'ai eu un vrai coup de coeur pour elle ! Je ne suis pas une grande lectrice de BD mais j'ai l'occasion de rencontrer vendredi un des artistes à l'origine de ce premier tome. J'ai tout de suite aimé la couverture. Le graphisme et les dessins sont somme toute assez simples:  une table de jardin, un chat endormi au soleil et deux enfants qui regardent avec beaucoup de tendresse le "Pépé" au regard triste attablé auprès d'eux. J'ouvre la BD et découvre la première planche qui à mes yeux doit être la plus belle de toutes. Nous sommes dans une cuisine et seuls deux fronts ridés, face à face, sont visibles, un vieux buffet en toile de fond. Plan plus large, un couple de personnes âgées qui partage un repas. Une scène du quotidien que l'illustrateur parvient à retranscrire avec cette petite touche d'émotion qui vous renvoie à votre enfance. Et les instants de cet acabit sont récurrents au fil des pages.

Très vite, on comprend que La "Mémé" s'impatiente : aujourd'hui arrivent leurs petits enfants!

Râleur et bougon, le grand-père ne semble pas partager l'euphorie de l'arrivée des deux garnements. A nouveau, j'affiche un tendre sourire: ce "Pépé", c'est mon grand-père. Cheveux blanc, front dégarni, petite moustache grisonnante et sourire pincé. Sa pudeur et sa retenue face aux enfants, son envie discrète de partager des instants de complicité avec eux, son besoin d'isolement quand la présence de l'autre devient vite envahissante...

J'ai aimé retrouver ce contraste entre l'amour de la grand-mère, plus démonstrative et celui de ce vieil homme contenant ses sentiments et ne les dévoilant qu'au compte-gouttes... Bref, une BD aux allures de madeleine proustienne, et des souvenirs comme ça, j'en redemande...

Bonne journée...

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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 06:30

Accords sensiblesUne petite paire de gants oubliée sur un comptoir. Une tentative avortée de rendre cet accessoire saumoné à sa propriétaire. Des rendez-vous manqués. C'est ainsi que nous entrons dans l'univers d'Accords Sensibles. L'engrenage est lancé, nous suivrons pas à pas chacun des six personnages : Simon, Gordon, Gabrielle, Lester, Hannah, Audrey à la manière d'un film choral, le tout sous fond de musique de Jazz des années 50/60.

 

L'intrigue est ainsi résumée :

"Une ville, six personnages, quatre variations autour d'un thème éternel : un homme aime une femme qui aime un homme qui... "

Quelques siècle auparavant, Racine exploitait déjà ce lieu commun littéraire. Ne résume-t-on pas Andromaque en annonçant très vite la couleur :

"C’est l’histoire d’Oreste qui aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort."

Si le parallèle avec la tragédie racinienne est ici facile, la passion qui déchaine les personnages de la pièce n'est pas au rendez-vous dans Accords Sensibles. Au contraire. Les sentiments sont contenus, les personnages ont perdu leurs illusions et se contentent de leur quotidien , loin des tourments de la passion où le non-dit devient le mot d'ordre. Lester le coureur de jupons se dit toutefois qu'il serait peut-être temps de vivre plus de trois mois avec une femme, Hannah se lasse de son aventure avec son amant quadragénaire, Gordon reste paralysé dès qu'il se trouve face à une femme qui lui plaît, Audrey ne peut contenir son émotion lorsqu'elle entend la mélodie de Leading note...

Une bande-dessinée de la frustration et des actes manqués où le lecteur assiste de manière passive à l'échec de la vie sentimentale des personnages. Même la musique, omniprésente à travers toute l'oeuvre contribue à la grande mélancolie qui se diffuse au fil des pages. Six vies aussi monotones que le tempo régulier d'un métronome. Et si l'un de nos personnages cherche à sortir du rang, ce n'est que pour mieux retomber dans la solitude... Une tragédie moderne en somme.

Quant aux illustrations, j'ai beaucoup aimé l'atmosphère de la ville, l'ambiance du caveau des Lombards où l'on aurait envie de s'attabler pour y boire un martini en fumant une cigarette vêtue d'une jolie petite robe noire, sans parler de l'expression triste des personnages qui sait vous saisir et vous "piquer" au bon moment...  Mention spéciale également au Sketchbook qui retrace la génèse de la BD. Une jolie parenthèse qui fait durer le plaisir de lecture...

Je ne connaissais pas cette oeuvre avant de la croiser chez un libraire que j'aime beaucoup mais je connaissais de nom son auteur puisqu'il a récemment publié une autre bande-dessinée polar, De Briques et de sang , autour d'une enquête qui se déroule au célèbre familistère de Guise. Elle m'attend d'ailleurs sagement sur ma PAL et la lecture d'Accords sensibles me pousse à la découvrir un peu plus vite...

Et pour l'ambiance so Jazzy, je vous laisse savourer une petite vidéo de Chet Baker et du langoureux morceau My Funny Valentine...

 

Bonne lecture et bon début de semaine...


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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 07:37

http://www.lespimous.com/wp-content/uploads/2010/11/jose2.jpgAchat Bande-dessinée du mois: le tome 3 de Joséphine.

C'est toujours avec autant de plaisir qu'on retrouve notre héroïne gauche et drôle à souhait. Notre blonde aux jolies formes et aux lunettes noires a toutefois passé un cap. Comme l'indique le titre, et comme le suggère la couverture, la voilà qui "change de camp", n'en déplaise à certaines qui aimaient cette célibataire dont le quotidien et les mésaventures nous ressemblent tant. La voilà donc casée avec un brun chevelu répondant au doux prénom de Simon, qui n'est pas au bout de ses surprises avec la demoiselle.

 

La question qui nous taraude ? Joséphine casée sera-t-elle aussi drôle que la Joséphine qui nous a fait tant rire dans les premiers tomes ?

Pari presque réussi pour Pénélope Bagieu... J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette BD et à suivre notre blonde maladroite dans les différents épisodes de sa nouvelle vie de couple. Rencontre avec la belle-famille, scènes cocasses avec l'heureux élu, discussion entre copines... Bref, des lieux communs que Pénélope Bagieu parvient à transcrire avec cet humour et cette touche de drôlerie qui fait sa "marque de fabrique". Là encore, quelle lectrice ne dira pas, au cours de sa lecture, "oh oui, ça c'est tout moi !"  Toutefois, j'émets des réserves sur le fait que la nouvelle Joséphine "mûrisse" un peu à mes yeux et  que l'événement qui va bouleverer sa vie m'éloigne un tout de même un peu d'elle. Néanmoins, le plaisir de la lecture est au rendez-vous, les dessins sont toujours aussi lumineux et délicieusement colorés. Demeure hélas, ce toujours très présent regret: la vitesse à laquelle on referme la BD...

Ci-joint, une planche particulièrement appréciée.

http://actualitte.com/blog/sophielit/files/2011/01/Jos%C3%A9phine-3-B.jpg

Mon avis sur le tome 1.

D'autres avis chez Lancellau, Maribel , et chez ma copine Stephie... 

 

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17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 09:14
Je vous l'accorde, mon blog ne se distingue pas par ses multiples articles ces derniers temps... Me voilà en vacances et j'ai ENFIN le temps de lire... Après quelques brocantes et vide-greniers, j'ai même trouvé le temps d'alourdir ma PAL (qui n'en avait vraiment pas besoin...) Mais bon, on ne se refait pas ! Il y a quelque temps, j'ai eu l'occasion d'acheter pas mal de BD pour un prix plus qu'intéressant... Particulièrement adepte des adaptations littéraires, j'ai pu me procurer pas mal de classiques en version BD qui pourront, j'espère, me servir à la rentrée.
Parmi tous ces classiques, s'est glissé un exemplaire de Joséphine de ¨Pénélope Bagieu. Ayant littéralement adoré Ma vie est tout à fait fascinante, je n'ai pas hésité longtemps quand je l'ai vu...
... et une fois encore, j'ai passé un excellent moment.
Jospéhine est une jolie trentenaire qui accumule les gaffes et qui se lamente sur sa vie amoureuse. Collègues, ami(e)s, famille, tout le monde à le droit à sa petite vignette.
Cette blonde spontanée a quelque chose de Bridget Jones dans son rapport maladroit aux autres. De plus, comme toute trentenaire célibataire, elle n'échappe pas aux pénibles questions sur son désir d'enfants, la vie de couple...

Avec beaucoup d'humour et toujours le même état d'esprit, Pénélope Bagieu ne m'a vraiment pas déçue. J'ai vraiment hâte de continuer à la lire !
Allez, une petite planche pour vous tenter...


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