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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 06:30

Salon-livre-2013-Paris--102-.JPG

"Je ne sais pas trop si je dois m’inquiéter pour toi ou si je dois juste vivre ma vie."

J'ai rapidement achevé cette lecture commencée dans le train lors du voyage retour après le salon du livre... Voilà une histoire très brève qui repose sur l'échange de petits post-it entre une mère et sa fille qui n'ont plus vraiment le temps de se parler. L'une est médecin dans une clinique pédiatrique, l'autre est une ado qui voit sa vie comblée par le lycée, son nouvel amoureux, ses séances de baby-sitting et ses amis.

Comme les deux femmes ne font que se croiser, elles défient l'absence et les silences avec ces petits mots, histoire de ne pas laisser s'essouffler une relation qui s'étiole, faute de réels échanges. Les post-it disent alors la colère de l'une, l'impuissance de l'autre, certains sont aussi légers qu'une liste de courses quand d'autres couchent l'impensable sur papier.

Un livre sur l'amour entre une mère et sa fille avec toute la douceur et la douleur que leur relation implique.

Un livre vite lu qui ne brille pas par son style et qui n'offre aucune virtuosité dans l'écriture. Le thème est touchant certes, pour toute personne proche de sa mère et saura parler à bien des lecteurs. J'ai aimé cette sensibilité qui transparaissait au fil des pages sans toutefois être transportée plus que cela. Peut-être parce que je trouvais l'exercice un peu facile, sans autre réelle prise de risques que celle de la forme, dans un livre où tout est finalement on ne peut plus prévisible. Une lecture plaisante mais sans être pour autant exceptionnelle, alors que cette histoire de relation mère-fille avait tout pour me toucher.

 

Une lecture qui a connu un succès certain sur la blogosphère. Les avis suivants en témoignent : Stéphie, Noukette, Sara, Lael, Clarabel, Leiloona, Antigone, Cathulu, Laure, Joëlle, Fée Bourbonnaise, Lucie, Cess, Gwenaëlle, Ori, Azilys, Isa, Radicale, Bianca...

 

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challenge amoureux de L'Irrégulière saison 3

dans la catégorie «L'amour sans le faire »

 

 

 


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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 06:30

Broche-9816.JPG

 

J'ai reçu ces livres après avoir été contactée par l'auteur il y a quelques semaines de cela. Avec une PAL aux allures de Tour de Pise, il ne fallait pas que je laisse ces deux premiers tomes d'une trilogie tomber dans l'oubli.

Les Petits Galets est un court ouvrage dont le héros Tom est en phase avancée d'un cancer (Oui, je vous entends déjà me dire qu'entre Nos étoiles contraires de John Green et Paul à Québec, je suis dans ma période cancer...)

Un roman léger malgré le thème qui n'a pas pour but de s'apitoyer sur le sort des patients, au contraire. Le narrateur travaille à l'hôpital afin d'accompagner les enfants jusqu'à la mort. Voilà cinq ans qu'il exerce cette fonction, en prenant soin de ne s'occuper que d'un enfant à la fois, se consacrant à lui entièrement et en lui rendant la vie plus "douce". Paroles échangées, soutien, jeux, lectures. Tout est fait pour rendre le quotidien moins pénible. Ces moments passés avec Tom, enfant curieux et désireux de comprendre le monde qui l'entoure, vont donner naissance à une vraie amitié, l'histoire d'un amour filial, là où les liens du sang sont pourtant totalement absents. De leurs conversations quotidiennes, il faudra retenir une chose, une phrase synthétique, phrase qui sera alors recopiée sur un petit galet à offrir aux gens qui "comptent". Une autre façon de communiquer... Si Gil Wozelka nous propose une histoire dans l'esprit d'Oscar et la Dame rose de Schmitt, elle manque un peu de panache à mes yeux. Le personnage de Tom gagnerait à prendre un peu de profondeur et les échanges, qui se voudraient "philosophiques" n'évitent pas toujours le dangereux écueil de la banalité. Je crois qu'en ayant lu ces derniers temps des livres tournant autour de ce thème, le traitement proposé par Gil Wozelka d'un sujet aussi fort que celui-ci me semble un peu trop fade et pas assez abouti à mon goût. En revanche, un personnage mérite qu'on s'attarde un peu sur cette histoire : l'endormeuse. Quelle belle femme, discrète mais fabuleuse. Quelle merveilleuse idée que cette héroïne silencieuse au rôle si difficile.

Et voilà qui tombe bien puisque le deuxième volet de la trilogie, intitulé l'Endormeuse est consacré à cette femme. Nous retournons des dizaines d'années en arrière et en apprenons plus sur la personne qu'elle était et la vie qu'elle menait avant d'exercer cette fonction. Là encore, les petits galets jouent un rôle central dans la quête de soi et dans le parcours de remise en question du personnage. Un jour, cette avocate brillante tombe nez à nez avec une annonce pour le moins incongrue et y répond, piquée par la curiosité. Elle rencontre alors un homme, Victor, qui lui rendra visite chaque semaine en laissant chez elle un petit galet sur lequel est inscrite une petite maxime. Des mots simples qui vont la conduire à regarder d'un autre oeil la vie qu'elle mène quitte à voir son petit quotidien bouleversé. Une nouvelle façon de repenser sa vie. Voilà un deuxième opus qui me convient plus, à l'histoire peut-être un peu moins conventionnelle que le tome 1. Une invitation à ne pas hésiter à changer de vie pour trouver un chemin vers ce sacro-saint bonheur que tout le monde recherche sans se rendre compte qu'il peut se résumer en bien peu de choses. Un retour à l'essentiel. J'avoue que ce n'est absolument pas le genre de livre que je lis habituellement et même si j'émets quelques réserves, j'ai tout de même eu envie à chaque fois, de savoir ce qu'il allait advenir des personnages. Un roman, plein de bons sentiments, qui redonne une juste place à des valeurs universelles (l'amour familial, le bonheur...) mais qui a quelque chose de trop "candide". (Enfin, peut-être un peu trop pour moi en ce moment.)

Le troisième tome n'est pas sorti pour le moment. Cette fois, Victor sera le personnage au centre de l'histoire. Je ne suis pas contre l'idée de le découvrir si l'occasion se présente, histoire d'achever cette trilogie.

 

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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 06:30

Broche-9368.JPG

" Monsieur, aussi loin que remonte ma mémoire a toujours

sous-estimé la réactivité d'un coeur aussi jeune que le mien."

Oui, Stephie, tu peux dérouler le tapis rouge, depuis le temps que je me disais qu'il fallait que je rejoigne la joyeuse bande des blogueurs du "mardi c'est permis", me voilà ! Et pas avec n'importe quel titre... Il y a des livres qu'on achète parce qu'en quelques lignes, on sait sans aucun doute qu'ils vont nous parler. Quand je suis tombée nez à nez avec Mr., j'avais justement croisé la route d'un homme charmant, de quinze ans mon aîné. Un homme à la barbe de quelques jours de trop, aux yeux qui vous liquéfiaient la plus frigide des femmes en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Du coup, ce titre m'avait vraiment interpellée. En l'achetant, je n'avais pas la moindre idée que j'ouvrais un livre érotique. (Ouais, je vous entends déjà dire : bah voyons, tu vas nous faire avaler croire ça ?)

Ellie est jeune, belle, séduisante, et cumule les "amants". Beau palmarès pour un petit bout de femme au tout début de sa vingtaine. Passionnée de littérature érotique (attention, les grands, les maîtres du genre, les génies de la littérature libertine), Ellie va rencontrer Monsieur, un collègue chirurgien de son oncle, brillant et aussi séduisant que marié. D'abord épistolaire, leur relation cède à la sphère virtuelle pour laisser s'exprimer toute sa puissance charnelle. Ellie est crue, n'offre pour seule fioriture à ses récits érotiques qu'une poésie tranchante et brillante. Chaque mot sonne juste et sublime les plus grands vices.. Toujours. La subtile plume de mademoiselle Becker hisse cet homme sur un majestueux piédestal.

" Et moi, tu crois que j'aime être ça ? Être une huître quand tu n'es pas là, constamment ouverte à attendre tes messages et tes appels, à les attraper au vol ? Être une chatte en chaleur qui se tortille croupe en l'air sur le mur en bas de chez toi, miaulant à s'en fendre l'âme avec sa petite fente trempée, attirant sans le vouloir tous les mâles à la ronde - et qu'est-ce que je peux bien faire, dans mon obsession morbide de toi ? Je veux dire, à part les laisser me prendre pour passer le temps en mourant d'envie de leur marbrer la gueule à grands coups de griffes ? Tu crois que ça me plaît, me forcer à ne pas penser à toi des journées entières, avec l'espoir dérisoire que mon silence tuera le tien ? ça ne marche jamais tous ces efforts. C'est comme ça, je me suis noyée dans ton ombre [...] Dernièrement, à part manger ou dormir; je ne fais rien dont je ne puisse être fière, rien qui ne me rattache pas à toi [...] J'ai vingt ans et je pourrais bouffer le monde, mais je ne peux pas parce que c'est toi qui me bouffes. Qui n'a pas une vie très facile en ce moment, à ton avis ? Qui en crève le plus ?"

Très vite, on désire Monsieur, on admire Monsieur, on soupire du charisme fou de Monsieur, on se laisse prendre au jeu de Monsieur, et on hait Monsieur quand sa lâcheté vient ternir son incroyable aura sexuelle.

D'un simple jeu, cette relation unique finira par devenir une drogue puissante pour demeurer une histoire que la narratrice gardera ancrée en elle, profondément, infiniment..

" Le concept de parfum est si traître : des milliers d'inconnus partagent avec des êtres aimés une odeur que vous croyez singulière. Sans le savoir, ils marchent non loin de vous, vous frôlent et s'en excusent, et vous restez là, exsangue. Vide à en pleurer, envahie par des hordes de souvenirs, ce que ce parfum signifiait, ce qu'il suggérait de battements de coeur et de peau si familière. Voilà qu'à présent c'est tout un monde olfactif qui s'égare dans des cheveux et derrière des oreilles anonymes."

Lentement, insidieusement, les sentiments prennent le pas sur le badinage et se nouent autour de la gorge de la jeune femme pour mieux la briser.

" La vie que mènent les amants dans la littérature lui paraît trop belle, trop excitante pour rentrer dans le moule du quotidien. Mais ce qui semble héroïque ou romanesque dans un bouquin de Stendhal n'est qu'une longue souffrance pour les gens comme moi, qui ne font jamais que vivre."

Un roman qui n'est pas à réduire à de "vulgaires pages de cul". (Et dieu sait s'il y en a...) Ce serait fermer les yeux sur une écriture délicieuse et incisive... Une jolie surprise avec ce titre qui sera sans conteste un de mes coups de coeur de l'année 2013.


logo saison3 Challenge amoureux irrégulièrehttp://img.over-blog.com/253x300/3/94/91/20/suite-1/mardi-tout-est-permis.jpgLu pour le challenge amoureux

de L'Irrégulière catégorie « Eros et Thanatos »

Et pour la première fois, Au milieu des livres s'invite chez Stephie, parce que, le mardi, c'est permis !

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 06:00

Romans-9371.JPG

 

" Il m'avait dit "tu n'écriras pas un livre sur moi".

Mais je n'ai pas écrit un livre sur lui, ni même sur moi.

J'ai seulement rendu en mots - qu'il ne lira sans doute pas, qui ne lui sont pas destinés -

ce que son existence, par elle seule, m'a apporté."


Lycéenne, j'étais une grande lectrice d'Annie Ernaux car mon prof d'éco-socio que j'admirais beaucoup nous avait dit de lire quelques uns de ses titres. J'avoue n'avoir gardé de ces lectures que quelques bribes de souvenirs... Et puis il y a eu cette séance de dédicace avec Olivier Adam. Il a évoqué les auteurs qui lui tenaient à coeur et sans surprise (j'aurais pu la citer pour lui), le nom d'Annie Ernaux a surgi d'une longue énumération. Dès lors, j'ai eu envie de me replonger dans cette écriture, en découvrant un titre que j'avais depuis longtemps sur mes petites listes de lectures.

77 petites pages. Juste ce qu'il faut pour décrire les quelques mois de cette passion qui va déposséder la narratrice d'elle-même. Plus rien ne trouve grâce à ses yeux que cet homme qu'elle passera plus de temps à attendre qu'à fréquenter. Avec des mots simples, Annie Ernaux décrit l'absence et le silence qui rongent, qui mettent tristement sa vie entre parenthèses. Une parenthèse durant laquelle cet homme marié fera naître chez elle des sentiments qu'elle dépeint, sans retenue et durant laquelle les instants d'abandon deviennent sa seule raison d'être. Un livre qui prolonge la présence de l'autre, de celui qui part en laissant l'autre dévasté. "Le corps entier me faisait mal. J'aurais voulu arracher  la douleur, mais elle était partout." Une plume souvenir, une plume passionnée qui dit de manière juste la frustration et le manque.

" Je voulais à toute force me rappeler son corps, des cheveux aux orteils. Je réussissais à voir, avec précision, ses yeux verts, le mouvement de sa mèche au-dessus du front, la courbe de ses épaules. Je sentais ses dents, l'intérieur de sa bouche, la forme de ses cuisses, le grain de sa peau. Je pensais qu'il y avait eu très peu entre cette reconstitution et une hallucination, entre la mémoire et la folie."

 

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dans la  catégorie «Maux d'amour »

 

 

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 07:00

Tous-les-matins-du-monde--livre-de-Pascal-Quignard--pola.jpgDécouvert cet été avec l'excellent Villa Amalia, Quignard a su me donner envie d'aller creuser un peu du côté de ses autres ouvrages. J'ai acheté Les Solidarités mystérieuses il y a peu mais j'ai préféré commencer par Tous les matins du monde plus rapide à lire et plus en phase avec mes journées et soirées assez chargées.

Nous sommes au XVIIe siècle dans une famille aisée où vivent amoureusement les époux Sainte-Colombe. Le mari est un musicien hors pair. Il joue de la viole avec un talent rare et un amour de la musique incommensurable. Hélas, dès le début du roman cet homme perdra sa femme et choisira de s'enfermer dans son petit cabinet au fond de son grand jardin afin de faire de la musique un refuge. Ayant deux jeunes filles à charge, il leur apprendra l'art de jouer de la viole et les concerts des Sainte-Colombe feront parler d'eux... Un jour, un jeune homme arriviste, Martin Marais, futur musicien à la cour du roi, pénètre dans l'univers de l'artiste et souhaite ardemment apprendre auprès du grand maître. C'est en séduisant sa fille aînée qu'il parviendra à se rapprocher de Sainte-Colombe qui ne le ménagera absolument pas.

De tous les rapports qui se créent entre les personnages, s'il y en a bien un qui a su me séduire par dessus tout, c'est cette relation entre le veuf et "le fantôme" de sa femme. En effet, s'il prend tellement de plaisir à se retrouver au fond de son jardin, c'est parce qu'au fil des notes qu'il joue sur sa viole, il aperçoit sa femme auprès de lui. Conscient de sa folie, il fait pourtant le choix de se laisser porter par ce fantasme musical, lui jouant chaque jour son amour. J'ai aimé lire ce livre sans pour autant être emportée et totalement convaincue par le texte de Quignard. Certains passages étaient d'une poésie et d'une douceur incroyable. J'ai évidemment été sensible à cette belle déclaration d'amour à la musique incarnée par le héros. Toutefois, je lui ai trouvé parfois certaines longueurs décevantes pour un si petit livre. Longueurs qui pourtant sont nécessaires à tous-les-matins-du-monde001-pola.jpgmon sens pour accompagner la lente agonie qui étouffe les personnages...

"Cette visite ne fut pas seule. Monsieur de Sainte Colombe, après avoir craint qu'il pût être fou, considéra que si c'était folie, elle lui donnait bonheur, si c'était vérité, c'était un miracle."

Enfin, je n'ai pu m'empêcher de regarder l'adaptation cinématographique pour compléter ma lecture de l'oeuvre. Très lent, sans grand dialogue, l'oeuvre d'Alain Corneau accorde une place privilégiée aux silences, aux rythmes et à la musique. Certains airs sont merveilleux et donnent une dimension incroyable au film qui est pourtant déroutant par son manque évident de dynamisme et par la lente narration de Corneau.

"Il se prit de nouveau à pleurer doucement. Ils allèrent jusqu'à la barque. L'ombre de Madame de Sainte Colombe monta dans la barque blanche tandis qu'il en retenait le bord et la maintenait près de la rive. Elle avait retroussé sa robe pour poser le pied sur le plancher humide de la barque. Il se redressa. Les larmes glissaient sur ses joues. Il murmura: je ne sais comment dire : douze ans ont passé mais les draps de notre lit ne sont pas encore froids."

En tout cas, grâce à cette chronique, je participe au challenge musical d'Anne, au challenge ABC de Babelio en l'inaugurant avec la lettre Q et enfin j'anticipe un peu sur ma participation au challenge de Calypso : Un mot, des titres où le mot MONDE est à l'honneur. Si le temps me permet d'en lire un autre pour le jour fixé, je le ferai avec plaisir.

challenge-abc2012 Babelio-polachallenge-Des-notes-et-des-mots-4-polaUn-mot-des-titres-pola-monde.jpg

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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 00:00

Villa-Amalia-pola.jpgCette lecture est un vrai cadeau, dans tous les sens que cela sous-entend. Offert par ma divine Stéphanie avant mon départ pour le Brésil, ce livre a vite fait partie de mes coups de coeur estivaux. 

  «  J’avais envie de pleurer. Je le suivais. J’étais malheureuse à désirer mourir. […] Alors, elle aperçut Thomas : une jeune femme lui avait pris les mains sous la lanterne allumée, devant l’entrée de la maison. […] La jeune femme se haussa sur la pointe des pieds. Elle tendit ses lèvres vers ses lèvres. »

 Derrière le laurier, Ann observe défaite, l’homme avec qui elle partage sa vie depuis quinze ans en charmante compagnie... Cette scène est l’occasion d’une double rencontre : une première, lointaine, furtive avec la maîtresse de Thomas, une seconde, plus troublante, avec Georges, cet ancien camarade de classe qui la surprend littéralement bouleversée par cette scène qui sera le point de départ d’un changement de vie on ne peut plus radical

«  Tu es Anne. Plus précisément : tu es celle qui ne voulait pas qu’on l’appelle Eliane. Alors Ann Hidden le regarda. Elle hocha la tête, elle était consternée. Les larmes montèrent à ses yeux sans qu’elle l’eût voulu. »

Cette trahison fait d'Ann un véritable fantôme. Nombreuses sont d'ailleurs les occurences qui mentionnent cette transparence, cette impression de flottement et de ne plus "être". Georges va rapidement devenir son confident et va, sans jamais lui poser « trop » de questions lui être totalement dévoué pour mener à bien son projet. En effet, Ann va se débarrasser de tVillaAmalia07.jpgout ce qui la lie à son passé. Très vite, elle met en vente sa maison, ses biens et envisage de partir sans laisser de traces à qui que ce soit, excepté à Georges. Toutefois, la fuite est-elle la meilleure des solutions pour fuir ce qui nous hante ? C'est aussi la question que pose l'oeuvre de Quignard, laissant à chacun le soin de trouver sa  réponse au fil de s pages.

  Le personnage d'Ann Hidden cristallise ici un fantasme presque "cliché" qui peut naître en chacun de nous : partir, tout quitter sans jamais plus donner de nouvelles. Suicide social, professionnel, tout laisser pour retrouver un autre mode de vie, un rapport aux autres différents, mais pas nécessairement meilleur... Nous la suivons ainsi dans ses hésitations, ses préparatifs puis ses voyages. De plus, Ann Hidden est musicienne, compositeur-pianiste plus exactement. C'est cette part d'elle qui je crois va demeurer dans son "passage d'une vie à l'autre". Elle aura beau vendre ses magnifiques pianos et se débarrasser de certaines partitions la musique la suivra, comme seul lien avec son passé. J'avoue que tout l'univers musical qui parcourt l'oeuvre n'a fait qu'entretenir mon plaisir de lecture. En refermant Villa Amalia, si plein de questions nous traversent l'esprit concernant nos rapports aux autres, interrogent notre besoin de mettre de côté "les mémoires douloureuses", il naît aussi une envie inexplicable de s'asseoir derrière un piano, de laisser ses doigts caresser le grand clavier ou d'écouter des morceaux des heures entières. Bref, un instant de lecture savoureux, tout en douceur et délicatesse.

Isabelle Huppert Villa Amalia-polaQuant au film de Benoît Jacquot, j'aurais peut-être préféré ne jamais le regarder. Quel manque de rythme et de saveur ! Je déplore les passages amputés à l'oeuvre de Quignard sans lesquels le départ d'Ann et sa fuite ne prennent pas la dimension qui leur est offerte dans la version papier. Si Isabelle Huppert incarne Ann Hidden avec un certain talent, je n'ai pas toujours retrouvé le plaisir que j'ai eu à suivre cette héroïne... Son compagnon, Thomas, interprété laborieusement par Xavier Beauvois, perd également de sa finesse. Sa souffrance n'est pas assez mise en avant et il ne reste de lui qu'un rustre, bourru un peu pathétique... Enfin, certains passages, plus fidèles, sont un bel hommage aux paysages racontés dans le livre, mais je regrette sincèrement les choix d'adaptations de l'oeuvre.

Je ne saurais trop vous dire de lire et de savourer les pages de Quignard, mais vous invite à ne pas perdre une heure et demie de votre temps en regardant le film. Sauf si l'insomnie vous guette. Soporiphique à souhait, il sera plus efficace qu'un quart de somnifère.

challenge-Des-notes-et-des-mots-4-polaCette lecture s'inscrit donc dans le challenge musical d'Anne pour lequel j'apporte ma petite contribution dans la rubrique livres et film.

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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 07:00

Du-train-ou-vont-les-choses-a-la-fin-d-un-long-hiver.jpgDurant ma journée "princesse" au cours de laquelle les seuls mots d'ordre étaient "thé, lecture, détente et sieste" j'ai pu découvrir le livre de Francis Dannemark en me prélassant dans un bain aussi chaud que moussant. J'avais repéré ce livre avec ma copine Nathalie lors d'une escapade amiénoise, dans la librairie que nous aimons beaucoup toutes les deux. Faisant une infidélité à sa propre librairie, j'avais donc choisi, entre autres, ce titre pour sa quatrième de couverture qui commençait ainsi :

« Je croyais avoir besoin de voyager seul et de rester silencieux vingt-quatre heures pour regarder en face le temps qui passe. En réalité, j’avais besoin d’autre chose. J’avais besoin, je crois, de partager un peu de temps volé avec une aimable inconnue. »

Christopher a cinquante ans, un poil blasé et déçu par son travail qui perd chaque jour de son charme en raison du peu d'intérêt que le monde politique daigne avoir pour la culture. Il prend alors un train qui doit le mener jusque Lisbonne. Il y croise Emma. Une conversation débute, conversation qui prendra fin à lors de leur arrivée au Portugal. Les premiers échanges sont ceux que toutes les personnes courtoises pourraient avoir entre elles. Nos deux personnages évoquent tour à tour leur situation familiale et leur profession, et se confient les raisons qui les ont conduits dans ce train. Politique, littérature et cinéma sont au coeur de la conversation. Puis l'échange devient plus intime, chacun abordant des sujets plus personnels. Entre deux thés, ils sympathisent et sont séduits par l'autre (de mon point de vue ) sans que jamais cela soit clairement exprimé.

La thématique de la rencontre amoureuse a été, est et sera encore pleinement exploitée en littérature. Les premiers regards, les premiers mots échangés sont souvent à l'origine de grandes histoires romanesques. Dans le livre de Dannemark, tout est tu. Le peu de pages qu'il consacre à cette rencontre est un peu trop frustrant à mon goût. Il ne fait qu'effleurer tout ce qui aurait pu être dit. Pour un livre dont le héros déplore les restrictions budégtaires et économiques en vigueur à notre époque, je crains que l'auteur ait cédé à cette même tentation d'économie de mots, en amputant ce huis clos de ce qui aurait pu lui donner tant de charme et de magie. Je m'attendais tellement à trouver une jolie histoire de rencontre, dans l'esprit de Before sunrise (oui, que voulez-vous j'aime ce film d'amour) que la déception se fait légèrement sentir... Peut-être que la suggestion de "ce qui est" ou "aurait pu être" est un choix d'écriture, mais cela est finalement très regrettable et frustrant pour la lectrice que je suis. Du coup, je vous suggère non pas de bouder l'histoire (très agréable au demeurant) , mais au moins d'attendre qu'elle sorte en poche. Quitte à faire des économies...

 

Bon et comme je suis généreuse... Un petit extrait de Before Sunrise. Enfin.

 

 

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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 09:30

Nos-separations.jpgOn ne parle que de lui, son roman La Délicatesse est LE rendez-vous livresque estival. Alors comment résister à l'envie de le découvrir un peu plus ? C'est donc avec Nos séparations que j'ai voulu confirmer/infirmer mon plaisir de savourer le travail de monsieur Foenkinos

Nous suivons donc dans ce roman, Fritz (qui n'assume pas toujours son prénom) et Alice. Deux personnes que tout oppose. Sauf qu'Alice aime Fritz et Fritz est fou d'Alice. Jusque là, configuration classique d'une histoire d'amour, avec une pointe d'humour à la Foenkinos, de romantisme et juste ce qu'il faut de sexe pour que l'on s'attache assez vite à eux. Très rapidement, une séparation, après un dîner savoureux chez les parents d'Alice, dîner drôlissime où les atomes crochus entre Fritz et la famille d'Alice n'ont pas l'air d'être au rendez-vous.

" Je me suis dit, c'est peut-être la dernière fois que je la vois. C'est finalement un sentiment que j'éprouve à chaque fois que j'accompagne quelqu'un à la gare. Cette ligne droite qui devient vide progressivement, et nous restons là dans la nouvelle absence de l'autre."

Alors arrive Céline. Céline est une femme toute de rouge vêtue. Une nouvelle aventure s'offre à Fritz.

" Céline Delamarre est venue chez moi. Alors que nous aurions dû nous jeter l'un sur l'autre, elle est restée à contempler ma bibliothèque. Je l'ai regardée regarder mes livres, et j'ai aimé cet instant qui mélangeait la féminité et les pages. Je me suis approché d'elle, j'ai relevé sa jupe et c'est seulement une fois qu'elle avait les genoux découverts que je l'ai embrassée."

Sauf que très vite Alice revient. Céline s'efface alors, sans bruit, mais pour mieux exploser l'équilibre créé entre nos deux amoureux.

" Moi qui avais mené une vie si rangée, moi qui me sentais encombré par la morale et la nécessité permanente de bien faire, j'avais subi ce qu'aucun homme ne voudrait subir. Surtout, j'avais fait souffrir la femme que j'aimais, souffrir si violemment, et à ma plaie s'était toujours associée la douleur de la sienne. Autant le dire tout de suite: en dix ans jamais je n'ai eu de nouvelles d'Alice. Les années ont passé dans ce silence. Toutes les combinaisons de lettres possibles ne changeraient rien au saccage amoureux."

Foenkinos nous peint un personnage qui, somme toute, est un homme assez simple, constamment défini comme quelqu'un de relativement stable. Mais c'est un commettant une erreur de taille la veille de son mariage avec Alice qu'il va payer le prix fort de ses  choix. Il va perdre la femme qui l'aime et qu'il aime. Nos Séparations sera donc l'histoire de ses nombreuses ruptures avec Alice. De leurs retrouvailles intenses , mais également de leurs séparations, souvent douloureuses.

"C'était rafistolé, mais nous avions tellement envie de ce rafistolage. Jamais je n'avais éprouvé un tel désir de rafistolage avec quelqu'un."

On pourrait penser que l'aspect répétitif de ses séparations finirait par nous lasser mais non. A chaque fois, retrouvailles et ruptures se font dans un contexte particulier qui nous fait redécouvrir ce couple d'un regard toujours nouveau. On les suit sur plusieurs années, ils évoluent, tant dans leurs attentes que dans leurs relations aux autres. La question soulevée ici est celle du lien qui unit deux êtres qui s'aiment mais ne cessent de se perdre par erreur, par lâcheté, par facilité, par raison. Deux êtres qui pourtant, peuvent difficilement exister l'un sans l'autre.  Et cette situation contamine aussi les liens entre les personnages secondaires que Foenkinos arrive à rendre profondément attachants également. J'ai adoré le couple Paul et Virginie et leur récit de rencontre. Le personnage de Lise est peut-être un de ceux qui m'a le plus touchée.

" Nous sommes allés chez Ikéa et nous nous sommes disputés chez Ikéa. Dans ce grand magasin, ils devraient employer un conseiller conjugal. Car s'il existe un endroit où le coeur des couples se révèle, c'est bien là. Je me demande même si tous ces meubles à construire ne sont pas un grand prétexte pour semer la zizanie sentimentale."

Bref, cette deuxième lecture vient confirmer mon coup de coeur pour l'auteur. J'aime littéralement sa manière de dépeindre les couples. Relations passionnées, chaotiques, bancales, équilibrées, injustes ou qui s'essoufflent. Il décortique avec beaucoup d'humour les rapports humains et il m'est souvent arrivé de rire des situations décrites. Et parfois, au détour d'une page, le rire disparaît au profit d'un sourire triste. Parce que chacun se retrouvera, dans l'une ou l'autre de ces séparations...

 

Mon article sur La Délicatesse est  ici. Le dernier Foenkinos est sorti et bien présent chez mes copines libraires. Il va falloir que je prenne sur moi pour ne pas aller le chercher aujourd'hui alors que tant d'autres livres m'attendent encore sur ma PAL...

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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 07:00

Nicolas-Rey.jpgNicolas Rey propose ici un texte autobiographique. Il ne se montrera pas sous le meilleur des angles. Bien au contraire. Comme le titre l'annonce, il insiste sur " ce léger passage à vide" qui a littéralement marqué un tournant dans sa vie. Alcool, drogue et aventures d'un soir, il perd Marion, la femme qui partage sa vie depuis dix ans et qui ne supporte plus l'homme qu'elle aimait. Alors de page en page, sous forme de petites anecdotes, Nicolas s'arrête sur des instants de sa vie : naissance de son petit garçon, complicité avec son Yves Kleber, départ de Marion après une question lourde de conséquences, séjour en cure, rencontre avec Audrey... A travers une forme d'introspection à demi-mot, Nicolas ponctue son récit de petites touches de cynisme et d'humour. Est-ce là un moyen de prendre plus facilement ses distances avec une période difficile ?

L'ensemble de l'oeuvre ne m'a pas totalement convaincue. J'ai eu parfois l'impression d'avoir entre les mains une pâle copie des frasques de Beigbeider, notamment dans son rapport aux paradis artificiels. Toutefois, au détour d'un paragraphe ou d'un chapitre, certaines anecdotes vous touchent, vous interpellent et m'ont sincèrement fait revoir mon jugement général sur le livre.

La déclaration d'amour à Audrey est somme toute très belle et le discours sur la part de féminité qui sommeille en lui m'a fait sourire. Et j'ai aussi beaucoup aimé la manière dont il parle du livre Intimité d'Hanif Hureishi dans les premiers chapitres. Il figure désormais sur la LAL...

" Je suis une femme parce que je craque toujours pour un salopard qui va m'en faire baver avec son air triste, son air de ne pas y toucher alors que juste à côté, je peux avoir le type qu'il me faut, le reproducteur idéal, l'homme fidèle [...] moi, enfermée dans les toilettes consultant mon portable pour savoir si le salopard avec son air triste ne m'a pas laissé un ultime texto, même d'insulte, je m'en tape, qu'il m'écrive une dernière fois et je sors des WC et toute la famille est folle de joie de voir mes larmes qui prouvent le bonheur total dans lequel je nage et surtout, il ne faut rien dire dans ces moments-là..."

" Je suis une femme parce que lorsque c'est terminé, je tourne la page. Définitivement"

En bref, une lecture estivale sympathique, que j'oublierai sûrement assez vite mais qui reste agréable dans l'ensemble.

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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 07:39

http://4.bp.blogspot.com/_Z451hFDScWs/TMWUPQVzujI/AAAAAAAAF8I/wfdqfVob7bQ/s1600/Le%2Brempla%C3%A7ant.jpgIl est de ces livres dont vous entendez parler à la radio avant de les retrouver dans les rayons de votre librairie. Ce fut le cas du Remplaçant, encensé par France Inter lors de sa sortie. J'avais à l'époque hésité à me le procurer, l'avais pris puis reposé en me disant "une prochaine fois". Et puis l'on en vient à oublier cette prochaine fois.Et un jour, par le plus grand des hasards, on tombe nez-à-nez avec la version poche, nous rappelant notre malencontreuse amnésie... Et me voilà donc, malgré ma gigantesque PAL, à réparer l'oubli.

Triple B, (Bouz, Boris, Baruch) a pris la place du grand père de la narratrice dont le grand-père de "sang" est mort à Auschwitz.

Triple B est également juif, mais a échappé à l'enfer des camps.

Triple B se fait vieux, perd la mémoire et se laisse gagner par le temps.

Alors la narratrice, en hommage à cet homme à la fois curieux, étrange et fascinant, fait le choix de raconter son histoire, dressant un portrait particulièrement touchant de ce grand-père de substitution. Ne cachant pas ses failles mais n'oubliant pas ce qu'il y a de bouleversant chez lui, elle revient alors sur sa propre enfance et sur ses liens avec cet homme qu'elle aime tant.

La critique semble unanime, parlant même de "Bijou d'intelligence" (L'Express). Si le livre a su me plaire et me toucher, je pense toutefois ne pas en garder un souvenir impérissable. Il se lit particulièrement vite et vous délivre quelques perles exquises et passages savoureux, mais ne m'amène pas malgré tout à crier au chef d'oeuvre... En revanche s'il a une qualité indéniable, c'est sa capacité à faire renaître le souvenir. Celui de nos grands-pères auxquels on ne peut s'empêcher de songer en lisant les dernières lignes et en fermant le livre, nous invitant ainsi à faire revivre ces hommes à juste titre irremplaçables.

 

Un petit avant-goût...


" J'entrais en sixième et je déclaraiS, très fière, à qui voulait l'entendre, que ma famille était géniale parce que nous étions tous réactionnaires. Réactionnaire, selon moi, ça voulait dire "qui réagit, qui ne se laisse pas faire", en d'autres termes, révolutionnaires. Je sentais l'incompréhension autour de moi et j'ignorais pourquoi Nathalie S. qui n'arrêtait pas de se vanter d'avoir des parents de gauche me méprisait."

 

"Triple B vit encore, il vit toujours, à environ quatre kilomètres de chez moi, à Paris, dans sa tour, dans son lit. Il a survécu à la guerre, aux camps de prisonniers, à la dépression, à la maladie, à ses deux femmes, à ses amis. Son talent, c'est ça, survivre, aimer ça, oser aimer vivre."

 

" Certains objets sont voués à nous échapper, à nous manquer, d'autres les remplacent. On veut écrire un livre et c'est un autre qui vient. On croit inventer un héros et il a la tête de notre voisin de palier. J'écris toujours l'histoire d'à côté, jamais celle que j'avais prévue. Mon arme au canon recourbé atteint rarement sa cible et tire admirablement dans les coins. Dans quel but ? Je l'ignore. Il semble que tout doive se faire à mon insu, comme pour préserver mon innocence, comme si je me méfiais de moi-même. "

 

L'avis du blog Les livres de Malice, celui de Chez Clarabel.

 

Bonne lecture ...

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