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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 00:00

Villa-Amalia-pola.jpgCette lecture est un vrai cadeau, dans tous les sens que cela sous-entend. Offert par ma divine Stéphanie avant mon départ pour le Brésil, ce livre a vite fait partie de mes coups de coeur estivaux. 

  «  J’avais envie de pleurer. Je le suivais. J’étais malheureuse à désirer mourir. […] Alors, elle aperçut Thomas : une jeune femme lui avait pris les mains sous la lanterne allumée, devant l’entrée de la maison. […] La jeune femme se haussa sur la pointe des pieds. Elle tendit ses lèvres vers ses lèvres. »

 Derrière le laurier, Ann observe défaite, l’homme avec qui elle partage sa vie depuis quinze ans en charmante compagnie... Cette scène est l’occasion d’une double rencontre : une première, lointaine, furtive avec la maîtresse de Thomas, une seconde, plus troublante, avec Georges, cet ancien camarade de classe qui la surprend littéralement bouleversée par cette scène qui sera le point de départ d’un changement de vie on ne peut plus radical

«  Tu es Anne. Plus précisément : tu es celle qui ne voulait pas qu’on l’appelle Eliane. Alors Ann Hidden le regarda. Elle hocha la tête, elle était consternée. Les larmes montèrent à ses yeux sans qu’elle l’eût voulu. »

Cette trahison fait d'Ann un véritable fantôme. Nombreuses sont d'ailleurs les occurences qui mentionnent cette transparence, cette impression de flottement et de ne plus "être". Georges va rapidement devenir son confident et va, sans jamais lui poser « trop » de questions lui être totalement dévoué pour mener à bien son projet. En effet, Ann va se débarrasser de tVillaAmalia07.jpgout ce qui la lie à son passé. Très vite, elle met en vente sa maison, ses biens et envisage de partir sans laisser de traces à qui que ce soit, excepté à Georges. Toutefois, la fuite est-elle la meilleure des solutions pour fuir ce qui nous hante ? C'est aussi la question que pose l'oeuvre de Quignard, laissant à chacun le soin de trouver sa  réponse au fil de s pages.

  Le personnage d'Ann Hidden cristallise ici un fantasme presque "cliché" qui peut naître en chacun de nous : partir, tout quitter sans jamais plus donner de nouvelles. Suicide social, professionnel, tout laisser pour retrouver un autre mode de vie, un rapport aux autres différents, mais pas nécessairement meilleur... Nous la suivons ainsi dans ses hésitations, ses préparatifs puis ses voyages. De plus, Ann Hidden est musicienne, compositeur-pianiste plus exactement. C'est cette part d'elle qui je crois va demeurer dans son "passage d'une vie à l'autre". Elle aura beau vendre ses magnifiques pianos et se débarrasser de certaines partitions la musique la suivra, comme seul lien avec son passé. J'avoue que tout l'univers musical qui parcourt l'oeuvre n'a fait qu'entretenir mon plaisir de lecture. En refermant Villa Amalia, si plein de questions nous traversent l'esprit concernant nos rapports aux autres, interrogent notre besoin de mettre de côté "les mémoires douloureuses", il naît aussi une envie inexplicable de s'asseoir derrière un piano, de laisser ses doigts caresser le grand clavier ou d'écouter des morceaux des heures entières. Bref, un instant de lecture savoureux, tout en douceur et délicatesse.

Isabelle Huppert Villa Amalia-polaQuant au film de Benoît Jacquot, j'aurais peut-être préféré ne jamais le regarder. Quel manque de rythme et de saveur ! Je déplore les passages amputés à l'oeuvre de Quignard sans lesquels le départ d'Ann et sa fuite ne prennent pas la dimension qui leur est offerte dans la version papier. Si Isabelle Huppert incarne Ann Hidden avec un certain talent, je n'ai pas toujours retrouvé le plaisir que j'ai eu à suivre cette héroïne... Son compagnon, Thomas, interprété laborieusement par Xavier Beauvois, perd également de sa finesse. Sa souffrance n'est pas assez mise en avant et il ne reste de lui qu'un rustre, bourru un peu pathétique... Enfin, certains passages, plus fidèles, sont un bel hommage aux paysages racontés dans le livre, mais je regrette sincèrement les choix d'adaptations de l'oeuvre.

Je ne saurais trop vous dire de lire et de savourer les pages de Quignard, mais vous invite à ne pas perdre une heure et demie de votre temps en regardant le film. Sauf si l'insomnie vous guette. Soporiphique à souhait, il sera plus efficace qu'un quart de somnifère.

challenge-Des-notes-et-des-mots-4-polaCette lecture s'inscrit donc dans le challenge musical d'Anne pour lequel j'apporte ma petite contribution dans la rubrique livres et film.

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 07:00

  Moi, après mois...

My-September.jpg

 

Cartable dépoussiéré / Retrouvailles et rencontres /Heures de lecture à Mt St Q. dans mon petit coin de paradis/ Vodkas sanguines au Golden Wave / Orgasme chocolaté à l'Olibrius / Ton héritage, Biolay / Des soirées et des verres entre amis /un petit bracelet bleu offert / les 6B, très petits / La salle des profs et ses douceurs sucrées / la reprise du badminton/ma salle B21 /mes cours de piano / des thés à la librairie / des mardis soir avec mon Elise / un fantôme / les 5C très motivés / La Grande place de Lille la nuit, sous la pluie /un café gourmand / l'aqua fitness (mes jambes apprécieront)/ un tournoi de bad entre collègues / la nostalgie des petits-déj estivaux / la rencontre de Marie & Agathe / les 5E à découvrir / un verre avec une ancienne élève / le sentiment d'aimer chaque jour plus fort son métier /les retrouvailles avec un vieil ami de lycée / les verres de rosés au pamplemousse qui prolongent l'été / la reprise du solfège /un nouveau sac à main / Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme de Zweig /des projets qui prennent forme / les 4A et les 4B / l'anniversaire surprise de Marion / les couronnes le jour de la pré-rentrée/ mes amis que j'aime d'amour /de la musique avant toute chose/ La Boule Bleue / La petiteboule noire et rose / une pluie de photos /la BD Sambre/ le nouvel appart de ma meilleure amie adorée / Des larmes, parfois trop/ un désir contenu / une autre moi, plus organisée (pour combien de temps ?) /Des clés oubliées sur une porte / un rire jaune, crispé / des blogs au rythme ralenti / des moments en cuisine /Des badges selon l'humeur / la rencontre avec Simon / les Pink éléphant / Never let me go offert par Marion / les bouchons Péronne - Lille /Virus Liv 3 / L-jalouse / Aïe, ça pique encore un peu.../les prouesses de Barney & Marshall / les paniers amapiens / Les Débutantes /un peu de poésie / une lettre anonyme/ les repas du mercredi midi / un sourire / une envie de danser toute la nuit / aller de l'avant / le mystère Hellllllooooooo résolu / le double-LOL / Un petit tri nécessaire/ Soirée Aux Gars du Nord / Photos de Boobs et textos saugrenus / le retour des collants / un chocolat chaud dans un café / Une Page d'amour /La saison 6 d'HIMYM /les pauses "grenadines" / un admirateur secret/ des envies inassouvies / une sévère addiction aux badges / Une copine exibitionniste sur l'autoroute / du vin rouge dans les bouchons/Un Papa Bagels entre amis /Une jolie montre /Du courrier / Des fous-rire /L'aller-retour en deux jours à St Raphaël pour dire Adieu à notre formidable grand brun : Cédric tu vas nous manquer...

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 07:30

Plus-ne-m-est-rien-pola.jpgAprès une petite visite dans ma librairie adorée La Fontaine de Castalie, j'ai eu une fois de plus le malheur de céder à la tentation d'acheter des livres. J'ai beau répéter sans cesse à ma copine Albine avant d'y entrer: "bon cette fois, je n'achète pas de livres", j'ai comme qui dirait l'impression de manquer cruellement de bonne volonté... Bref, j'ai voulu suivre les conseils de ma nouvelle collègue Marie (qui aime beaucoup les BD et qui s'y connaît assez bien...) et ai donc craqué sur cette série rouge sang intitulée Sambre. (Alliance subtile de sang et ombre.)

Les Sambre sont une grande famille de bourgeois que nous allons suivre sur trois générations. Un projet ambitieux déjà brillamment traité par des romanciers, mais dont j'ignorais l'existence dans le domaine de la BD. Chaque génération se suit sur quatre tomes (soit douze opus au total), dont six titres restent encore à paraître.

Le premier tome s'ouvre sur l'enterrement du partriarche des Sambre, homme excentrique et mystérieux qui aurait sombré dans la folie avant de rendre l'âme. Ses enfants, Bernard et Sarah le pleurent tandis que sa veuve volage batiffole déjà avec le cousin Guizot, arrogant et peu scrupuleux. Très vite les caractères s'affirment. Sarah voue un amour inconditionnel à son père et retrouve ses écrits dissimulés dans un vieux secrétaire : La Guerre des Yeux, oeuvre signée par le défunt doit être achevée. Y est relatée une sombre histoire de malédiction, fruit d'une passion amoureuse entre deux lignées qui ne doivent absolument pas se rencontrer.

"Malheur à celui qui aimera la créature aux yeux rouges,

car celui-là, pleurera sa vie durant, des larmes de sang..."

Au même moment, le jeune Bernard à la chevelure de feu rencontre Julie aux yeux d'un rouge flamboyant. Les corps s'enlassent, la passion fait rage et s'exprime au fil des planches qui transpirent l'érotisme et la sensualité. Les drapages des lits épousent les volutes des décors en arrière-plan, les nuances de gris et de noir ne font que mieux faire  ressortir ces yeux rouges et sanglants... Le lecteur se retrouve alors témoin d'une scène d'amour passionné durant laquelle sera à jamais scellée une union dangereuse. D'autant que très vite, la folie de Julie inquiète Bernard qui s'enfuit et l'abandonne. Peu de temps après, Bernard tombe gravement malade et une suite de terribles événements confirmera alors que l'engrenage de la malédiction sera déclenché. Que va-t-il alors advenir des Sambre ?

Pour le premier tome de cette fresque familiale, Yslaire et Balac mettent la barre très haut. Le scénario est passionant et les dessins sont de toute beauté. Le rouge omniprésent de la couverture se retrouve par petites touches au fil de la BD et les caractères des personnages, entre pudeur et rage les rendent très vite attachants à nos yeux. Enfin, le mystère planant sur la famille et leur destinée ne peut qu'encourager à poursuivre la lecture de cette série qui va je pense occuper une place de choix dans ma bibliothèque. Un grand coup de coeur pour ce "Mercredi de la BD" organisé par Mango (et les tomes 2 et 3 m'attendent déjà sur ma PAL...)

 

« Je veux une histoire d’amour. C’est mon obsession, une histoire d’amour qui finit mal… J’ai envie de plonger dans une tragédie qui serait placée dans un cadre historique pour me ramener à cette littérature du XIXe qu’enfant, j’avais découvert dans la bibliothèque de mon père… Mais du Bossu ou des Trois mousquetaires, je n’ai retenu que l’histoire d’amour. La séquence finale de Robin des Bois, celle du bain de sang de Marianne, je l’ai relue dix fois et j’ai pleuré à chaque fois. Les livres m’ont fait beaucoup plus pleurer que les films ou les pièces de théâtre. Je voulais faire une bande dessinée qui provoque le même effet. »

Yslaire, extrait de La Légende des Sambre

Entretiens avec Jean-Luc Cambier et Éric Verhoest, éditions Glénat.

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 07:00

Place-de-Chine-HELIE.jpgLa rentrée littéraire fait comme chaque année beaucoup parler d'elle. J'avais dit ne pas vraiment participer à cet événement prétextant une PAL gigantesque et un manque de temps à la hauteur de ma PAL. Mais voilà comment cela s'est passé... J'ai commencé par un achat compulsif (encore un oui...) en craquant sur le dernier Foenkinos puis sur Les Débutants d'Anne Serre. Peu de temps après, les éditions Rue Fromentin m'ont envoyé un exemplaire de Place de Chine... Enfin, il y a eu l'opération "Rentrée littéraire" de PriceMinister qui va m'amener à chroniquer le 19Q4 de Murakami et Le Pacte des vierges de Vanessa Schneider (D'ailleurs, qui a reçu ses livres?).

Bref, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, me voilà avec presque suffisamment de lives pour participer au Challenge lire 1% de la rentrée littéraire, soit lire sept livres parmi le nombre toujours très impressionnant de parutions... (654 livres rien que pour cette rentrée ! ) Moi qui avançais également le manque de budget pour mieux me défiler, je m'en sors plutôt bien...

*****************

Pour commencer, voilà donc un billet sur l'oeuvre de Roland Hélié intitulée Place de Chine. Ce tout petit livre se lit à une vitesse incroyable puisqu'il ne compte qu'une  cinquantaine de pages. Toutefois, nombreux sont les passages qui ne m'ont pas laissée indifférente. Dans ce court texte, Roland Hélié se prête à l'écriture autobiographique. Il rompt avec les codes classiques du genre pour nous proposer une écriture plus fragmentaire. Il prend le contrepied du " Je me souviens" de Pérec pour nous offrir une liste non exhaustive de ses oublis. Cette première étape est savoureuse. Je m'y retrouve en bien des points et j'ai été souvent touchée par ces bribes de mémoire...

" J'ai oublié le nombre exact des agendas ou des cartes d'identité que j'ai perdus."

(Je vois déjà s'esquisser le sourire des lecteurs qui me connaissent bien...)

" J'ai oublié les prénoms et les noms, mais pas les visages, de quelques-unes des femmes qui se sont soumises à mon plaisir. Cela me fait honte."

(Monsieur Hélié aurait-il écouté/lu Biolay ?)

" J'ai oublié jusqu'à présent, plus facilement les vivants que les morts."

Nous avançons à pas feutrés à travers cette vie morcellée que nous livre Roland Hélié. Chaque "chapitre", nous entraîne dans un univers bien connu des amateurs de littérature, mais également dans une sphère plus intime/anonyme qui a su tout autant me captiver. Des petits instants que seule l'écriture permet de fixer et de garder en mémoire...

Je suis donc profondément séduite par ce petit texte qui n'offre aucune trame narrative et qui privilégie le choix des instants. Instants qui vous marquent, bouleversent et qui constituent chacun d'entre nous. On regrette presque la vitesse à laquelle les derniers mots surgissent. Alors, on parcourt à nouveau le livre, on sélectionne les passages émouvants, les annote pour mieux les garder en nous. Bref, on fait durer le plaisir de lecture. Inutile de dire qu'il s'agit là d'une très jolie découverte pour ce premier rendez-vous avec la rentrée littéraire... Un grand merci aux éditions Rue Fromentin pour cet envoi.

1--rentree-litteraire-pola.jpg

Challenge 1% de la rentrée littéraire.

Chez Hérisson

1/7

Le billet de L'Irrégulière qui l'a découvert il y a peu...

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Place de Chine

Roland HELIE

Editions Rue Fromentin, collection "la contre-allée", 2011

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 07:00

paul_eluard-pola.jpg

 

Vivre ici


 

Quand je l’ai vue, je l’ai perdue

La trace d’une hermine sur les vitres givrées.

Une étoile, à peine une étoile, la lumière,

Ses ongles sur le marbre éveillé de la nuit.

 

Je ne parle plus pour personne,

Le jour et la nuit se mêlent si bien dans la chevelure,

Sous mon regard, sous ses cheveux elle se fane,

Être vertueux, c’est être seul.

 

Inconnue, elle était ma forme préférée,

Je n’avais pas le souci d’être un homme,

Et, vain, je m’étonne d’avoir eu à subir

Mon désir comme un peu de soleil dans l’eau froide.

 

Paul Éluard

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18 septembre 2011 7 18 /09 /septembre /2011 14:00

Troisième rendez-vous musical ce dimanche.

Une chanson que j'aime d'amour.

Que j'écoute, écoute encore et encore.

Bang-Gang-copie-1.jpg

You fall like an angel to me

Then you fell and broke you wings
It will never mean to last
You were just a ghost from the past
I thought you really could be real
Let my heart was really to blame
When I walk through pain and fear
You were certainly disappear
You know that I love you
You know what I need
You know that I find you so tender so sweet
We walked through the darkness
We walked in the sun
We shared our sorrow
We shared our love
You said that you love me
You said that you care
So how could i know i had something to fear
I don't know where you are
I know that you're hurt
I should have been able to send you alone
You came like a stranger to me
And you said you were for you  

Nowhere to nowhere this will land
I was cold and i needed a friend
I turned on the light so you could see
I was talking some other dream
Still my eyes were crystal and clear
You came closer and shadowed my tears
You know that i love you
You know what i need
You know that i find you so tender so sweet
We walked through the darkness
We walked in the sun
We shared our sorrow
We shared our love
You said that you love me
You said that you care
So how could i know i had something to fear
I don't know where you are
I know that you're hurt
go
How could you say you wanted to go
I should have been able to send you alone
When my .....
When you knew that i wanted you so
You left me alone
You know that I love you
You know what I need
You know that I find you so tender so sweet
We walked through the darkness
We walked in the sun
We shared our sorrow
We shared our love
You said that you love me  

You said that you care
So how could I know I had something to fear
I don't know where you are
I know that you're hurt
I should have been able to send you alone

 

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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 07:00

Parce que de temps en temps, les dimanches poétiques

cèderont leur place aux dimanches musicaux...

 

L.jpg

 

Mes lèvres sont mortes d'ivresse
Embrasées dans un tourbillon
Carillonnant, plein de promesses,
Sans confettis et cotillons,
Alors que tout autour de moi semblait vibrer tourbillonner,
Dans des éclats de rire gras
Mes lèvres se sont desséchées
Je les avais brûlées pour toi
Fardées de rouge et puis d'étoiles,
Amassées, cachées sous mon voile
A l'aube en te croyant roi

Mes lèvres sont mortes à minuit

Mes lèvres sont mortes d'ivresse,
Embrasées dans un tourbillon
Carillonnant, plein de promesses,
Sans confettis et cotillons,
Bien sûr tu m'avais prévenu
Venant auprès de moi que toi
Tu ne te mettrais pas à nu
Que tu venais par désarrois
Mais tes mains tu me les tendais,
Tes mains trop grandes et tes doigts d'or
Je les ai laissées me serrer
Elles sont à la taille de mon corps

Mes lèvres sont mortes à minuit

Mes lèvres sont mortes d'ivresse,
Embrasées dans un tourbillon
Carillonnant, plein de promesses,
Sans confettis et cotillons,
Quand dans ta nuit tu m'as couché
C'est à ma bouche que tu pressais
Ta tête lourde et ta douleur
J'étais ton ange ta douceur
Veilleuse de nuit j'ai posé
Mes doigts sur tes yeux enfoncés
Car je les sentais exploser
Tes yeux, au creux de ta pensée

Mes lèvres sont mortes à minuit

Mes lèvres sont mortes d'ivresse,
Embrasées dans un tourbillon
Carillonnant, plein de promesses,
Sans confettis et cotillons,
Ton ange dans ce tourbillon
Rêvait quand ses lèvres ont pris feu
Elle brûlait pour le réveillon
Dans une brèche de tes yeux
Mes lèvres sont mortes à minuit
Au premier son du carillon
Dont les douze coups m'ont réduite
En une pluie de cotillons

Mes lèvres sont mortes à minuit
Mes lèvres sont mortes


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9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 12:00

Le vendredi autour d'une thé 2C'est l'heure de notre deuxième rendez-vous autour d'un thé avec Sophie des Bavardages de Sophie. Cette semaine l'aliment à l'honneur était un légume de saison. C'est donc la courgette qui sera utilisée dans un petit gratin que je me propose de vous servir avant notre traditionnel thé du vendredi. (La recette que je vous propose est en fait un grand classique pour les adeptes des régimes WW.)

 

 

Je vous laisse une petite liste de courses :

Gratin camarguais

(Pour quatre cocottes)

1  courgette

12 CS de riz

250ml de bouillon de volaille ou boeuf.

2CS de chapelure

1 petit boîte de tomates pelées.

400 g de viande hachée/ 2Cc de piment doux.

1 oignon / 2CS d'huile d'olive.

4CS de parmesan ou de gruyère râpé.

Dans une poêle, faire revenir l'oignon émincé dans l'huile d'olive.

Ajouter la viande, le piment doux, puis les tomates.

Pendant la cuisson de la viande, mettre trois CS de riz (non-cuit) par petites cocottes.

Bien recouvrir de bouillon.

Ajouter une belle épaisseur de courgettes râpées.

Recouvrir le tout du mélange boeuf/tomates/piment doux. Assaisonner selon votre convenance.

Mettre les cocottes au four durant 40 min à 200°

10 min avant la fin de cuisson, recouvrir de parmesan ou de gruyère râpé.

Je vous rappelle que la semaine dernière était consacrée à une oeuvre de Zweig, et que nous poursuivrons notre parcours "découverte de l'auteur" pour notre prochain rendez-vous.

Je donne rendez-vous la semaine prochaine à tous les Zweig-addict.

Et vous invite à aller voir la recette de Sophie !

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 07:00

Titus-et-Berenice-pola.jpgBérénice

Ah ! cruel ! est-il temps de me le déclarer ?
Qu’avez-vous fait ? Hélas ! je me suis crue aimée.
Au plaisir de vous voir mon âme accoutumée
Ne vit plus que pour vous. Ignoriez-vous vos lois
Quand je vous l’avouai pour la première fois ?
À quel excès d’amour m’avez-vous amenée ?
Que ne me disiez-vous : « Princesse infortunée,
Où vas-tu t’engager, et quel est ton espoir ?
Ne donne point un cœur qu’on ne peut recevoir. »
Ne l’avez-vous reçu, cruel, que pour le rendre,
Quand de vos seules mains ce cœur voudrait dépendre ?
Tout l’empire a vingt fois conspiré contre nous.
Il était temps encor : que ne me quittiez-vous ?
Mille raisons alors consolaient ma misère :
Je pouvais de ma mort accuser votre père,
Le peuple, le sénat, tout l’empire romain,
Tout l’univers, plutôt qu’une si chère main.
Leur haine, dès longtemps contre moi déclarée,
M’avait à mon malheur dès longtemps préparée.
Je n’aurais pas, Seigneur, reçu ce coup cruel
Dans le temps que j’espère un bonheur immortel,
Quand votre heureux amour peut tout ce qu’il désire,
Lorsque Rome se tait, quand votre père expire,
Lorsque tout l’univers fléchit à vos genoux,
Enfin quand je n’ai plus à redouter que vous.

Titus

Et c’est moi seul aussi qui pouvais me détruire.
Je pouvais vivre alors et me laisser séduire ;
Mon cœur se gardait bien d’aller dans l’avenir
Chercher ce qui pouvait un jour nous désunir.
Je voulais qu’à mes vœux rien ne fût invincible,
Je n’examinais rien, j’espérais l’impossible.
Que sais-je ? J’espérais de mourir à vos yeux,
Avant que d’en venir à ces cruels adieux.
Les obstacles semblaient renouveler ma flamme,
Tout l’empire parlait, mais la gloire, Madame,
Ne s’était point encor fait entendre à mon cœur
Du ton dont elle parle au cœur d’un empereur.
Je sais tous les tourments où ce dessein me livre,
Je sens bien que sans vous je ne saurais plus vivre,
Que mon cœur de moi-même est prêt à s’éloigner,
Mais il ne s’agit plus de vivre, il faut régner.

Bérénice

Eh bien ! régnez, cruel, contentez votre gloire :
Je ne dispute plus. J’attendais, pour vous croire,
Que cette même bouche, après mille serments
D’un amour qui devait unir tous nos moments,
Cette bouche, à mes yeux s’avouant infidèle,
M’ordonnât elle-même une absence éternelle.
Moi-même j’ai voulu vous entendre en ce lieu.
Je n’écoute plus rien, et pour jamais : adieu...
Pour jamais ! Ah, Seigneur ! songez-vous en vous-même
Combien ce mot cruel est affreux quand on aime ?
Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?
Que le jour recommence et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,
Sans que de tout le jour je puisse voir Titus ?
Mais quelle est mon erreur, et que de soins perdus !
L’ingrat, de mon départ consolé par avance,
Daignera-t-il compter les jours de mon absence ?
Ces jours si longs pour moi lui sembleront trop courts.

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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 07:30

Parce que je suis dans ma période Benjamin Biolay.

Un texte qui me bouleverse. Et en chanson s'il vous plaît...

benjaminbiolay-pola.jpg

Ton héritage.

Si tu aimes les soirs de pluie
Mon enfant, mon enfant
Les ruelles de l'Italie
Et les pas des passants
L'éternelle litanie
Des feuilles mortes dans le vent
Qui poussent un dernier cri
Crie, mon enfant

Si tu aimes les éclaircies
Mon enfant, mon enfant
Prendre un bain de minuit
Dans le grand océan
Si tu aimes la mauvaise vie
Ton reflet dans l'étang
Si tu veux tes amis
Près de toi, tout le temps

Si tu pries quand la nuit tombe
Mon enfant, mon enfant
Si tu ne fleuris pas les tombes
Mais chéris les absents
Si tu as peur de la bombe
Et du ciel trop grand
Si tu parles à ton ombre
De temps en temps

Si tu aimes la marée basse
Mon enfant, mon enfant
Le soleil sur la terrasse
Et la lune sous le vent
Si l'on perd souvent ta trace
Dès qu'arrive le printemps
Si la vie te dépasse
Passe, mon enfant
 
Ça n'est pas ta faute
C'est ton héritage
Et ce sera pire encore
Quand tu auras mon âge
Ça n'est pas ta faute
C'est ta chair, ton sang
Il va falloir faire avec
Ou, plutôt sans

Si tu oublies les prénoms
Les adresses et les âges
Mais presque jamais le son
D'une voix, un visage
Si tu aimes ce qui est bon
Si tu vois des mirages
Si tu préfères Paris
Quand vient l'orage

Si tu aimes les goûts amers
Et les hivers tout blancs
Si tu aimes les derniers verres
Et les mystères troublants
Si tu aimes sentir la terre
Et jaillir le volcan
Si tu as peur du vide
Vide, mon enfant
 

Si tu aimes partir avant
Mon enfant, mon enfant
Avant que l'autre s'éveille
Avant qu'il te laisse en plan
Si tu as peur du sommeil
Et que passe le temps
Si tu aimes l'automne vermeil
Merveille, rouge sang

Si tu as peur de la foule
Mais supportes les gens
Si tes idéaux s'écroulent
Le soir de tes vingt ans
Et si tout se déroule
Jamais comme dans tes plans
Si tu n'es qu'une pierre qui roule
Roule, mon enfant

 

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Pour Faire Connaissance...

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