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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 08:00

Le vendredi autour d'une thé 2A l'heure où vous lirez cet article, Sophie et moi serons sur la route du collège pour notre fameuse pré-rentrée.

La reprise du boulot marque également la reprise de notre rendez-vous hebdomadaire lancé en fin d'année scolaire : le rendez-vous autour d'un thé. Nous ressortons notre service à thé pour nous accompagner dans la lecture d'un livre dont l'auteur me tient vraiment à coeur : il s'agit de Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme de Stefan Zweig, dont j'ai déjà chroniqué deux titres à ce jour.

¤ Voyage dans le passé

¤ Lettre d'une inconnue

Au programme de septembre, nous vous proposerons donc deux chroniques consacrées à Zweig, une petite pause culinaire lui rendra hommage avec une recette autrichienne pour achever ce premier cycle.

Vingt-quatres heures dans la vie d'une femmeVingt-quatre heure dans la vie d'une femme est une confessions des plus sincères qu'une certaine Madame C..., septuagénaire charismatique, va offrir au narrateur, son interlocuteur. Profondément touchée par son intervention dans un débat où la moralité s'offense de l'attitude d'une jeune femme qui quitta tout pour un homme qu'elle ne connaissait que depuis deux jours à peine, elle choisit de se livrer tout entière et de ne taire aucun instant d'une journée qui a littéralement marqué sa vie.

Commence alors un long monologue qui viendra relater chaque instant de ces bouleversantes heures. Jeune mariée parfaitement heureuse dans son couple, Madame C... va revenir sur une rencontre atypique avec un homme complètement accro au jeu qu'elle voudra sauver en vain. Fascinée par le charme et le charisme de cet homme, elle saura lire en lui la profonde détresse qui l'habite et voudra lui venir en aide par tous les moyens.  

" Dans ces dix heures, l'expérience que j'avais acquise de la réalité était infiniment plus grande que celle que m'avaient procurée précédemment quarante ans de vie respectable."

Elle se défend d'avoir agi par désir pour lui et ne cesse d'insister sur ce besoin vicéral de lui porter secours. De fil en aiguille, les heures et la soirée prennent une tournure à laquelle aucun des deux personnages ne s'attendait vraiment.

"Car... Maintenant, je ne m'abuse plus..., si cet homme m'avait alors saisie, s'il m'avait demandé de le suivre, je serais allée avec lui jusqu'au bout du monde; j'aurais déshonnoré mon nom et celui de mes enfants."

Je retrouve Zweig avec beaucoup de plaisir. Une fois de plus, il nous offre un personnage hanté par ses démons, par un passé obsédant. Le récit, confession du même acabit que Lettres d'une inconnue, est libérateur, voire salvateur ici. L'intention première est de verbaliser les événements pour faire revivre une époque révolue. Toujours très nostalgiques, les personnages de Zweig sont encore une fois hantés par leurs fantômes, et c'est avec talent que Zweig dissèque leurs tourments en offrant au lecteur des passages introspectifs menés avec brio.

"Cela me fit-il du bien, car ainsi disparaissait tout danger de le rencontrer encore: je n'avais plus contre moi d'autre témoin que mon souvenir."

Bref, déjà hâte de lire mon prochain Zweig.

" Vieillir, n'est au fond, pas autre chose que n'avoir plus peur de son passé."

 

Et qu'en a pensé Sophie ? Je nous sers un petit thé et vous invite à aller voir son avis.

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 09:00

Francoise-Sagan.jpgNous voilà arrivés en septembre... Pour prolonger l'ambiance de lecture estivale, Calypso du blog APERTO LIBRO nous a donné rendez-vous aujourd'hui pour son challenge très ludique "Un mot, des titres". Le mot imposé était le mot SOLEIL. J'avoue que mes recherches m'ont d'abord orientée majoriairement vers des titres jeunesses qui ne m'attiraient mais alors absolument pas. Mais en creusant un peu, j'ai été séduite par un titre de Sagan que je trouvais à la fois curieux et teinté de poésie. Je ne connaissais pas cette oeuvre qui reprend en fait un vers d'Eluard et la quatrième de couverture m'a rapidement convaincue.

" Gilles, un brillant journaliste parisien, fait une dépression. Il décide de quitter Paris, trop cynique et trop gai, pour se reposer auprès de sa sœur dans le Limousin. Et c'est là-bas qu'il rencontre Nathalie Sylvener, une femme mariée, entière, sincère qui tombe aussitôt amoureuse de lui. Elle quitte tout, emménage à Paris dans son petit appartement, se livre à lui sans retenue et ne lui demande que d'en faire autant. Mais Gilles, qui croit l’aimer, lui aussi, se rend compte que cette existence trop exclusive, trop passionnelle, l'ennuie. Nathalie l'avait pourtant prévenu, elle resterait avec lui jusqu'à ce qu'il lui demande de s'en aller. Pour une fois dans un livre de Sagan, le personnage féminin est sans détours, sans mensonges. C’est la femme d'une seule passion. "

La première partie du roman est dangereuse car le récit s'articule autour de Gilles et de sa dépression qui fait de lui un homme littéralement éteint. Il n'aime plus sa femme Héloïse, n'a plus aucune envie et se conforte dans une lassitude et une tristesse qui sont à deux doigts de faire fuire le lecteur. Etait-ce là une manière de nous perdre afin de mieux piquer notre curiosité lorsque le protagoniste rencontre Nathalie ? C'est une piste à considérer. Dès la première rencontre, il est intrigué et séduit par cette femme. L'attirance est réciproque.

" Quant à Nathalie Silvener, elle l'aima dès qu'elle le vit." 

"Il s'appuya à un arbre, une seconde. Ah, il fallait qu'il parte, qu'il disparaisse, qu'il laisse cette femme à sa vie. Elle était trop bien pour lui, trop entière pour le malheureux dégénéré, comédien et tricheur qu'il était devenu."

S'en suivent des va-et-vient entre Paris et le Limousin qui vont venir rythmer tout le récit. Car Nathalie est mariée. Ainsi, les amants se retrouvent et s'aiment avec passion. Les corps exultent, revivent au contact de l'autre. Gilles admire cette femme qui lui a redonné vie. Il l'aime pour son intelligence et sa franchise. Chacun entreprend de quitter son conjoint respectif et les voilà qui vivent sous le même toit. Nathalie l'aime. Probablement comme elle n'aimera jamais plus. Gilles ne conçoit pas une vie sans elle. Et pourtant...

A l'heure où je referme ce livre, j'ai très envie de sortir et d'aller jusqu'à ma librairie, d'en commander quelques exemplaires et de les envoyer à des proches qui je le sais apprécieront comme moi cette histoire de couple. C'est une véritable passion amoureuse au sens le plus noble que nous offre Sagan. Autant Bonjour Tristesse m'avait laissée indifférente mais là, le charme opère... Inutile de dire que le personnage de Nathalie est très beau. Son amour inconditionnel qui la décide à quitter son époux pour l'homme dont elle vient de tomber amoureuse ne laisse pas insensible. Nathalie trouve sa place dans la lignée de l'Antigone d'Anouilh et Mademoiselle Liberté de Jardin. Une femme sans demi-mesure, sans concession.

" - Toi, tu aimerais un homme pourri ?

  - On ne choisit pas qui on aime.

  - Pour une femme cultivée, tu n'as pas peur des lieux communs.

  - J'ai très peur d'eux, ils sont presques toujours vrais."

Elle incarne cette quête d'absolu qu'ont ces deux héroïnes "tragiques". A côté d'elle, le personnage de Gilles fait pâle figure. Intellectuel talentueux, il lui doit sa renaissance et n'existe que lorsqu'elle est auprès de lui. Sans elle, il est terne et vide. Ses faiblesses sont d'autant plus impardonnables que Nathalie est très forte et d'une sincérité  résitant à toute épreuve. Cette rencontre avec Nathalie n'est finalement pour lui qu'une parenthèse dans sa descente aux enfers. Sa maladresse et son incapacité à assumer sa "renaissance" lui font parfois frôler le ridicule. 

" Vers cinq heures du matin, il se réveilla et vit Nathalie assise près de lui les yeux ouverts qui fumait une cigarette dans le noir, immobile. Il voulut se réveiller vraiment, la questionner, mais quelque chose en lui lui fit refermer les yeux, se taire, comme un lâche."

Il a beau affirmer son amour pour elle, le malaise qui l'habite est toujours bien présent et refait parfois surface dans ses angoisses, ses incertitudes...

" N'oubliez jamais qu'elle est absolue, dit Lacour à voix basse. Absolue, et passionnée."

" Tâche de ne pas la faire souffrir, de la garder telle qu'elle est, de ne pas être égoïste, de te comporter comme un vrai homme."

Je suis encore touchée et émue de cette lecture qu'il va falloir que je digère tant elle me parle. J'ajoute à cet article une petite note pour L'Irrégulière. Ce livre s'inscrit à merveille dans une des catégories proposées pour son défi amoureux. (catégorie dont je tairai ici le nom puisque je ne veux pas vous dire ce qu'il adviendra de nos amants.)

Je serai bien évidemment de la partie pour la prochaine session.

Le mot sera NUIT et je connais déjà mon titre...

Edit: La chronique de Sèv, du joli blog Les chroniques assidues qui émet beaucoup plus de réserves sur ce livre.


Challenge amoureux-pola Un-mot-des-titres-pola

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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 10:00

La rentrée approche pour moi et l'heure des bilans est arrivée ! Je voulais cet été reprendre un rythme de lecture un peu plus soutenu (ridicule toutefois face à certaines blogueuses dont les quantités de livres lus m'épatent toujours...) , le reste de l'année étant souvent un peu trop pauvre à mon goût en pauses "lectures". Ainsi hamac, bus, canapé, lit, petit coin d'herbe isolé, banc, terrasse de café, files d'attente, parcs, piscine, auberges de jeunesse , voitures, aéroport, avions ont été entre autres témoins de mes parenthèses livresques...

Voyage dans le passé

Nos séparationsDu train où vont les choses à la fin d'un long hiverNicolas Rey    Ce mois de juillet m'a donc d'abord permis de renouer un peu avec les livres, ayant laissé ma PAL augmenter, s'écrouler, renaître de ses cendres et grandir de plus belle... Etant en voyage, j'étais limitée en poids et mes valises ont surtout accueilli de quoi rattraper mon retard dans le défi que j'ai lancé sur la blogosphère : On a une relation comme ça Emile Zola et moi. 

J'ai donc pu lire La Faute de l'abbé Mouret, Son Excellence Eugène Rougon et L'Assommoir . Trois lectures que j'ai trouvées passionnantes et qui me font à chaque fois aimer la beauté de la langue des grands classiques. David-Foenkinos-polaJ'ai ensuite pu découvrir des auteurs tels que Foenkinos ou Quignard.Quignard-pola La Délicatesse et Villa Amalia sont mes coups de coeur de ce mois de juillet. Enfin, un bilan en demi-teinte pour Un été sans les hommes qui a fait également beaucoup parler de lui. Côté BD j'ai vraiment été déçue par L'Homme perdu dans le brouillard. Enfin, juillet s'est achevé avec la lecture de Cher Amour de Bernard Giraudeau prêté par ma Valou adorée. Je n'ai pas pris le temps de le chroniquer pour l'instant en revanche.

Le mois d'août a d'abord commencé avec la lecture d'Un léger passage à vide de Nicolas Rey qui n'a guère trouvé grâce à mes yeux malgré quelques passages agréables. J'ai pu participer un peu plus régulièrement aux "Mercredis de la BD" chez Mango en chroniquant la très belle BD De Briques & de sang d'Hautière et François et le soporiphique (n'en déplaise à certains) De Cape et de Crocs : 1- Le secret du janissaire d'Ayroles& Masbou.

zweig100-polaJ'ai poursuivi ensuite ma découverte des Foenkinos en lisant le joli et très frais  Nos Séparations. Enfin, j'ai littéralement adoré mes lectures zwegiennes (mes princesses et moi sommes sous le charme) en lisant le magnifique Voyage dans le passé. D'ailleurs, le mois de septembre offira une place de choix à celui qui entre dans le palmarès de mes auteurs préférés. Ma PAL s'est soudainement alourdie de nombreux Zweig et je crois que cette année 2011-2012 sera consacrée à lire son oeuvre.

Puis, j'ai pu retrouver le personnage de Linnéa en lisant Entre le Chaperon rouge et le loup c'est fini de Mazetti. La chronique étant une lecture commune, elle sera publiée un peu plus tard sur ce blog. Une pause aquatique m'a également permis de lire récemment Du train où vont les choses à la fin d'un long hiver de F.Dannemark. Une nouvelle un peu trop courte pour un si joli thème...Rendez-vous n'importe où-pola

Enfin j'ai trouvé un peu de temps pour le défi d'Hérisson en chroniquant le merveilleux album Rendez-vous n'importe où... de T.Scotto et I.Monchy. D'autres perles m'attendent encore dans ma bibliothèque... Le bilan de cet été s'élève donc à seize livres lus soit 3641pages... Ravie de ce petit palmarès estival !


Demain nous sommes le premier septembre et il va être temps de songer à la reprise... J'ai préparé quelques nouvelles séquences, défini clairement mes projets pour l'année à venir. Il me faut maintenant profiter encore des quelques jours qu'il me reste avant de retrouver mon équipe de princesses qui a comme moi troqué ses tenues estivales et ses sacs de plage pour ressortir les cartables en cuir un peu poussiéreux...

Le vendredi autour d'une thé 2Côté rendez-vous littéraires, nous allons retrouver nos Vendredis autour d'un thé avec Sophie (qui fête d'ailleurs son anniversaire aujourd'hui) autour d'un agréable programme deTonino-benacquista.jpg lecture et de gourmandises sucrées et salées. Il faut bien cela après la trêve estivale !

Le 15 septembre, je signe à nouveau pour la découverte d'un auteur avec Pimprenelle. Le choix s'est porté sur Tonino Benacquista. Et à la fin du mois, je serai enfin à jour dans mon défi Zola avec la publication du billet sur Une page d'amour et Nana.

Enfin, demain, je publie un billet en lien avec le défi de Calypso du blog Aperto Libro. Notre titre devait comporter le mot SOLEIL. Je vous laisse attendre demain pour découvrir le titre choisi. Sachez juste que l'auteur est une femme...


Bonne rentrée pour les blogueurs et blogueuses profs qui passent par là...

(Une petite mélodie pour quitter cet été magnifique)


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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 11:30

L-Assommoir.jpgLa lecture de L'Assommoir est incontournable pour qui s'éprend de la littérature. Il fait partie de ces monuments littéraires qui effraient un peu. Ce titre est un des derniers livres qui m'a accompagné lors de mon voyage au Brésil. Il était au programme pdu mois de Juillet dans le cadre du Défi Zola.

Cette oeuvre nous permet de suivre un des grands noms qui a marqué l'histoire des Rougon Macquart. L'Assommoir retrace en effet la vie de Gervaise (une Macquart) et de son compagnon Auguste Lantier. Très vite délaissée, - oui voyez-vous monsieur Lantier est volage et grand séducteur - Gervaise doit assumer la lourde charge d'un maigre salaire et de deux enfants : Claude et Etienne, futurs protagonistes de Germinal et de la Bête humaine. Suite à cette rupture, notre héroïne ne cessera de montrer ostensiblement qu'elle n'a rien à voir avec sa triste ascendance. Gervaise se noie sous les références qui ne cessent de montrer qu'elle est une femme forte, de grande volonté, pleine de principes, fidèle et respectueuse de la morale. Ô combien associée à la pureté, - elle a la peau claire, est blanchisseuse - , Gervaise semble être la femme que tout le monde rêve de conquérir. Sa force de caractère la définit. Mais tout est habilement calculé par Zola : de son ascension sociale à sa lente agonie, cette beauté chaleureuse, riche de ses premiers succès laissera lentement la place à une femme écoeurante et rongée par le vice. La déchéance sociale ira de paire avec la destruction du corps. Tout ce que Gervaise aura cherché à fuir ne fera que la rattraper de plus belle et les effluves alcoolisés du mystérieux "Assommoir" viendront l'arracher à son quotidien fragile et à son éphémère succès. Gervaise est et restera un personnage "liquide". Où qu'elle soit, l'eau est présente. Pure, saine et limpide au temps des succès ; trouble, sale et boueuse quand vient l'heure de la chute. C'est cette liaison intime avec la "liquidité" qui causera sa perte puisqu'elle se laissera submergée par un redoutable adversaire : l'alcool. Elle qui pourtant, ne jurait que par "l'importance d'être bien sobre" (avant d'épouser Coupeau)

Je crois que Gervaise est une des héroïnes de roman les plus malmenées de la littérature française. Cette Banban n'aura d'ailleurs d'autre destinée que d'enfanter de la "vermine" et de transmettre ses vices : Anna, (future héroïne de Nana) sera à la hauteur des tares maternelles. Je pourrais dire mille et une choses sur cette oeuvre qui je crois détrône presque tous les Zola lus jusqu'à aujourd'hui. L'Assommoir entre sans conteste dans le TOP 5 des livres qui ont marqué mon parcours littéraire. Des projets à venir me donnent sincèrement envie de travailler ce texte plus en profondeur. Des chefs-d'oeuvres littéraires de cette dimension, j'en redemande !

A très bientôt pour Une Page d'amour, au programme d'Août.


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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 07:00

Nouvelle rubrique...

10 clichés, 10 instants.

"Ma journée de..."

Princesse

Pour inaugurer cette rubrique, je ne pouvais pas choisir un autre thème...


Breakfast.jpgLecture et bain


 

Chaussures

 Déjeuner

 


Vernis

Thé & Petits gâteaux Chatons sieste-copie-1 Lectre canapé

 Piano Chansons d'amour
 

 

 

 

 


 



 

 

      

    

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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 07:00

Du-train-ou-vont-les-choses-a-la-fin-d-un-long-hiver.jpgDurant ma journée "princesse" au cours de laquelle les seuls mots d'ordre étaient "thé, lecture, détente et sieste" j'ai pu découvrir le livre de Francis Dannemark en me prélassant dans un bain aussi chaud que moussant. J'avais repéré ce livre avec ma copine Nathalie lors d'une escapade amiénoise, dans la librairie que nous aimons beaucoup toutes les deux. Faisant une infidélité à sa propre librairie, j'avais donc choisi, entre autres, ce titre pour sa quatrième de couverture qui commençait ainsi :

« Je croyais avoir besoin de voyager seul et de rester silencieux vingt-quatre heures pour regarder en face le temps qui passe. En réalité, j’avais besoin d’autre chose. J’avais besoin, je crois, de partager un peu de temps volé avec une aimable inconnue. »

Christopher a cinquante ans, un poil blasé et déçu par son travail qui perd chaque jour de son charme en raison du peu d'intérêt que le monde politique daigne avoir pour la culture. Il prend alors un train qui doit le mener jusque Lisbonne. Il y croise Emma. Une conversation débute, conversation qui prendra fin à lors de leur arrivée au Portugal. Les premiers échanges sont ceux que toutes les personnes courtoises pourraient avoir entre elles. Nos deux personnages évoquent tour à tour leur situation familiale et leur profession, et se confient les raisons qui les ont conduits dans ce train. Politique, littérature et cinéma sont au coeur de la conversation. Puis l'échange devient plus intime, chacun abordant des sujets plus personnels. Entre deux thés, ils sympathisent et sont séduits par l'autre (de mon point de vue ) sans que jamais cela soit clairement exprimé.

La thématique de la rencontre amoureuse a été, est et sera encore pleinement exploitée en littérature. Les premiers regards, les premiers mots échangés sont souvent à l'origine de grandes histoires romanesques. Dans le livre de Dannemark, tout est tu. Le peu de pages qu'il consacre à cette rencontre est un peu trop frustrant à mon goût. Il ne fait qu'effleurer tout ce qui aurait pu être dit. Pour un livre dont le héros déplore les restrictions budégtaires et économiques en vigueur à notre époque, je crains que l'auteur ait cédé à cette même tentation d'économie de mots, en amputant ce huis clos de ce qui aurait pu lui donner tant de charme et de magie. Je m'attendais tellement à trouver une jolie histoire de rencontre, dans l'esprit de Before sunrise (oui, que voulez-vous j'aime ce film d'amour) que la déception se fait légèrement sentir... Peut-être que la suggestion de "ce qui est" ou "aurait pu être" est un choix d'écriture, mais cela est finalement très regrettable et frustrant pour la lectrice que je suis. Du coup, je vous suggère non pas de bouder l'histoire (très agréable au demeurant) , mais au moins d'attendre qu'elle sorte en poche. Quitte à faire des économies...

 

Bon et comme je suis généreuse... Un petit extrait de Before Sunrise. Enfin.

 

 

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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 07:00
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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 07:30

Petit tête à tête dominical avec un poète dont on ne parle pas assez.... Je vous laisse donc partir à la rencontre de Madame Marceline Desbordes-Valmort, figure poétique du début XIXe siècle.

 

Les séparés.

 

N'écris pas - Je suis triste, et je voudrais m'éteindre
Les beaux été sans toi, c'est la nuit sans flambeau
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau
N'écris pas !

N'écris pas - N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes
Ne demande qu'à Dieu ... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais
N'écris pas !

N'écris pas - Je te crains; j'ai peur de ma mémoire;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire
Une chère écriture est un portrait vivant
N'écris pas !

N'écris pas ces mots doux que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur;
Et que je les voix brûler à travers ton sourire;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur
N'écris pas !


Marceline Desbordes-Valmore 

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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 09:30

Nos-separations.jpgOn ne parle que de lui, son roman La Délicatesse est LE rendez-vous livresque estival. Alors comment résister à l'envie de le découvrir un peu plus ? C'est donc avec Nos séparations que j'ai voulu confirmer/infirmer mon plaisir de savourer le travail de monsieur Foenkinos

Nous suivons donc dans ce roman, Fritz (qui n'assume pas toujours son prénom) et Alice. Deux personnes que tout oppose. Sauf qu'Alice aime Fritz et Fritz est fou d'Alice. Jusque là, configuration classique d'une histoire d'amour, avec une pointe d'humour à la Foenkinos, de romantisme et juste ce qu'il faut de sexe pour que l'on s'attache assez vite à eux. Très rapidement, une séparation, après un dîner savoureux chez les parents d'Alice, dîner drôlissime où les atomes crochus entre Fritz et la famille d'Alice n'ont pas l'air d'être au rendez-vous.

" Je me suis dit, c'est peut-être la dernière fois que je la vois. C'est finalement un sentiment que j'éprouve à chaque fois que j'accompagne quelqu'un à la gare. Cette ligne droite qui devient vide progressivement, et nous restons là dans la nouvelle absence de l'autre."

Alors arrive Céline. Céline est une femme toute de rouge vêtue. Une nouvelle aventure s'offre à Fritz.

" Céline Delamarre est venue chez moi. Alors que nous aurions dû nous jeter l'un sur l'autre, elle est restée à contempler ma bibliothèque. Je l'ai regardée regarder mes livres, et j'ai aimé cet instant qui mélangeait la féminité et les pages. Je me suis approché d'elle, j'ai relevé sa jupe et c'est seulement une fois qu'elle avait les genoux découverts que je l'ai embrassée."

Sauf que très vite Alice revient. Céline s'efface alors, sans bruit, mais pour mieux exploser l'équilibre créé entre nos deux amoureux.

" Moi qui avais mené une vie si rangée, moi qui me sentais encombré par la morale et la nécessité permanente de bien faire, j'avais subi ce qu'aucun homme ne voudrait subir. Surtout, j'avais fait souffrir la femme que j'aimais, souffrir si violemment, et à ma plaie s'était toujours associée la douleur de la sienne. Autant le dire tout de suite: en dix ans jamais je n'ai eu de nouvelles d'Alice. Les années ont passé dans ce silence. Toutes les combinaisons de lettres possibles ne changeraient rien au saccage amoureux."

Foenkinos nous peint un personnage qui, somme toute, est un homme assez simple, constamment défini comme quelqu'un de relativement stable. Mais c'est un commettant une erreur de taille la veille de son mariage avec Alice qu'il va payer le prix fort de ses  choix. Il va perdre la femme qui l'aime et qu'il aime. Nos Séparations sera donc l'histoire de ses nombreuses ruptures avec Alice. De leurs retrouvailles intenses , mais également de leurs séparations, souvent douloureuses.

"C'était rafistolé, mais nous avions tellement envie de ce rafistolage. Jamais je n'avais éprouvé un tel désir de rafistolage avec quelqu'un."

On pourrait penser que l'aspect répétitif de ses séparations finirait par nous lasser mais non. A chaque fois, retrouvailles et ruptures se font dans un contexte particulier qui nous fait redécouvrir ce couple d'un regard toujours nouveau. On les suit sur plusieurs années, ils évoluent, tant dans leurs attentes que dans leurs relations aux autres. La question soulevée ici est celle du lien qui unit deux êtres qui s'aiment mais ne cessent de se perdre par erreur, par lâcheté, par facilité, par raison. Deux êtres qui pourtant, peuvent difficilement exister l'un sans l'autre.  Et cette situation contamine aussi les liens entre les personnages secondaires que Foenkinos arrive à rendre profondément attachants également. J'ai adoré le couple Paul et Virginie et leur récit de rencontre. Le personnage de Lise est peut-être un de ceux qui m'a le plus touchée.

" Nous sommes allés chez Ikéa et nous nous sommes disputés chez Ikéa. Dans ce grand magasin, ils devraient employer un conseiller conjugal. Car s'il existe un endroit où le coeur des couples se révèle, c'est bien là. Je me demande même si tous ces meubles à construire ne sont pas un grand prétexte pour semer la zizanie sentimentale."

Bref, cette deuxième lecture vient confirmer mon coup de coeur pour l'auteur. J'aime littéralement sa manière de dépeindre les couples. Relations passionnées, chaotiques, bancales, équilibrées, injustes ou qui s'essoufflent. Il décortique avec beaucoup d'humour les rapports humains et il m'est souvent arrivé de rire des situations décrites. Et parfois, au détour d'une page, le rire disparaît au profit d'un sourire triste. Parce que chacun se retrouvera, dans l'une ou l'autre de ces séparations...

 

Mon article sur La Délicatesse est  ici. Le dernier Foenkinos est sorti et bien présent chez mes copines libraires. Il va falloir que je prenne sur moi pour ne pas aller le chercher aujourd'hui alors que tant d'autres livres m'attendent encore sur ma PAL...

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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 07:00

Zweig-pola.jpg

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